Crise, des agences dans la tourmente

Si l’on en croit le classement des 350 agences par leurs chiffres d’affaires, que nous publions en fin de ce dossier, la crise épargne encore la scène architecturale hexagonale.Mais le chiffre ne reflète que l’exercice 2013. Tout porte à croire que 2014 ne sera pas aussi clémente. Nombreuses sont en effet les agences qui licencient aujourd’hui. La baisse programmée de l’investissement public ne laisse pas présager d’embellie prochaine et il semble bien que les architectes doivent durablement rayer l’État de la liste de leur meilleur maître d’ouvrage. Y a-t-il lieu de s’alarmer alors que, d’après des statistiques diffusées par le CNOA, la commande émane à 64 % des particuliers ?

Depuis la crise de 2008, le revenu moyen des architectes baisse constamment, atteignant aujourd’hui 33 234 euros par an (d’après l’observatoire 2014 de la profession, publié par le CNOA). La moitié des agences n’emploie pas plus de 1,7 salarié – les chiffres sont précis. Les défauts de gouvernance ne sont pas pour rien dans les blocages qui frappent le secteur de la construction : transition énergétique à marche forcée, simplification complexifiante des procédures administratives, réforme territoriale hasardeuse, lois contradictoires, alternance politique meurtrière, etc. Une ambiance de sauve-qui-peut et de cacophonie semble s’emparer de tous les échelons du public, incapables d’imprimer une direction claire. La crise est aussi celle du rôle de l’architecte. Le praticien de demain devra être formé aux technologies informatiques et environnementales, s’investir davantage dans l’urbanisme et la réhabilitation, se diversifier, s’exporter… Il est urgent de s’adapter.

ERRATUM. Dans le d'a 232 (daté déc. 2014 / janv. 2015), nous avons publié le classement par chiffre d'affaires des 350 premières agences d'architecture réalisé par Archiliste. Nous apportons ici quelques corrections (dénominations sociales, chiffre d'affaires, agences non citées) au classement paru.