Architecte : RDAI Architecture Rédigé par les architectes Publié le 03/03/2014 |
Pantin, centre ville, un espace post industriel… Un projet d’architecture intégré au projet urbain d’une ZAC, face à une nouvelle rue piétonne ouverte dans le tissu urbain. La société Hermès installée ici depuis 1993 avec son site de production « les ateliers Hermès », a décidé de pérenniser sa présence en s’agrandissant, créant la Cité des Métiers Hermès qui accueille environ 1200 collaborateurs. Il s’agit d’intégrer un important programme d’activité en plein centre ville, d’imaginer un nouvel îlot et de trouver sa juste place pour l’inscrire dans une chronique architecturale. Autant de principes qui nous conduisent à ne pas chercher le spectaculaire, mais de révéler le tout par un détail.
Entre 2010 et 2013, quatre bâtiments sont construits, trois existants sont rénovés, une voie est ouverte pour constituer ce nouvel îlot qui se glisse dans le décor urbain. Un ensemble architectural important de 28 000 m2, sur une parcelle de 16 000 m2 très décousue, accueille aujourd’hui la Cité des Métiers au programme multiple d’ateliers, de bureaux, d’un restaurant, d’une crèche, d’une salle de sport, d’aires de stockage, d’une muséographie, d’une salle d’exposition, de logistique, de parkings. L’harmonie entre ces quatre nouveaux bâtiments et les existants, se fait par le vide, par la création d’un grand jardin de plus de 6 000 m2 ou plutôt de plusieurs jardins – cinq au total – qui s’enchaînent en séquences poétiques : le jardin du Douanier Rousseau, luxuriant ; le verger de la crèche composé d’arbres fruitiers, le carré indo-persan, minéral avec sa fontaine ; et la prairie d’herbes sauvages.
Le corps principal des bâtiments de la Cité des Métiers, les bâtiments C et D, s’implantent au Nord sur la rue piétonne, ouverte, qui détermine sa forme à partir de cet alignement et des retours sur les 2 rues bordant l’ilot, la rue Hoche à l’Est et la rue Auger à l’Ouest. Le bâtiment F, au Sud du site, est en relation étroite avec son environnement, par son implantation il laisse deviner la profondeur de l’îlot et les liaisons entre les différentes constructions existantes. Le bâtiment E, sur la rue Hoche, se dessine à partir du gabarit de ses mitoyens. Les signes architecturaux qui correspondent à la tradition de la banlieue et à son apparente banalité – maisons, fenêtres, toit de zinc, grille ou portail, lierre grimpant, jardins – sont réinterprétés pour devenir le lien subtil entre un territoire patrimonial et une architecture contemporaine.
Les bâtiments sont sobres, parfois massifs, souvent monochromes, chacun se fond dans les tonalités du quartier avec ses façades de briques gris-rosé, brunes ou blanches, percées de hautes fenêtres verticales et couverts d’un grand toit de zinc à facettes. De légères et très nombreuses vibrations accrochent et perturbent le regard : les briques sont texturées, moulées à la main, légèrement décalées dans leur alignement, parfois émaillées et brillantes, les fenêtres ont des tableaux de profondeurs variables, en brique ou en tôle colorée, les gardes corps ont un barreaudage irrégulier. Les toits sont pliés de façon étrange, comme de l’intérieur, sans suivre des pentes régulières et classiques. Ce qui pourrait donner une impression de dureté, se met à vibrer, à sortir de cette apparente normalité.
La grande dimension du projet est confrontée aux deux échelles du quartier : du côté périphérique les très grands immeubles de logement, et de l’autre côté la dimension hétéroclite du tissu urbain de banlieue, qui mélange les maisons, les ateliers et les immeubles d’habitation. L’architecture y répond ici par une apparente unité où chaque élément, volume et matérialité, trouve une correspondance avec son environnement proche.
Une fois à l’intérieur de ces bâtiments qui n’hésitent pas à mettre en scène les conditions de confidentialité et de sécurité qu’ils remplissent – par les grilles décoratives qui ornent toutes les ouvertures du rez-de-chaussée – l’accent est mis sur la lumière, la transparence, la fluidité. Les bureaux et les ateliers regardent vers le jardin, par des jeux de balcons et de mezzanines, parfois ce sont des cours et des patios intérieurs qui se dévoilent aux usagers. Les distributions verticales s’organisent autour des failles colorées, donnant forme à une communauté de travail où certains créent tandis que d’autres produisent et diffusent. Chacun des quatre bâtiments assume à sa manière sa dualité. Côté rue, un visage urbain qui exprime la pérennité, une idée de force et de masse ; côté intérieur, place à la transparence, à la légèreté, à l’intimité.
C’est un projet urbain qui s’appuie sur l’histoire et la force des lieux, où les architectures réinterprètent le subtil, en accord entre les ambiances de la ville et la diversité des métiers d’Hermès…
Maîtres d'ouvrages : Hermès
Maîtres d'oeuvres : RDAI Architecture,
Surface SHON : 27 100 m2
Date de livraison : 2013
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