Hôtel Latitude 43, Saint-Tropez. |
Jusqu’au 2 juillet, la Cité de l’Architecture et du Patrimoine rend hommage à l’une des figures majeures de la modernisation de la scène architecturale française, l’architecte, designer, professeur et urbaniste, Georges-Henri Pingusson (1894 – 1978). |
L’exposition, construite essentiellement à partir du fonds Pingusson conservé à la Cité, reprend de manière chronologique le catalogue des projets de l’architecte, réalisés ou non. Divisée en quatre espaces, elle reprend les moments forts de la carrière de l’architecte : l’Hôtel Latitude 43, l’architecture religieuse, le mémorial de la déportation et le village de Grillon.
Avant d’acquérir une reconnaissaance internationale avec la publication de l’Hôtel Latitude 43, l’architecte, issu de l’École des Beaux-Arts (et par ailleurs diplômé en ingénierie électrique), a tenté de s’imposer au début de sa carrière grâce à un style « régionaliste-art déco » avant de rejoindre le mouvement moderne.
De 1920 à 1930, Pingusson explore en effet, en collaboration avec Paul Furiet, le double registre du régionalisme et de l’Art déco pour des commandes principalement liées à la villégiature et aux loisirs sur la Côte d’Azur et la Côte basque.
Dans les années 30, il gagnera sa notoriété grâce au théâtre des Menus-Plaisirs de Paris mais surtout à l’Hôtel Latitude 43 à Saint-Tropez. Pour cet immeuble avec vue sur mer qui surplombe le golf, il invente la desserte par coursive à demi-niveau et synthétise pour la première fois les grands idéaux du mouvement moderne tels que l’horizontalité des formes et l’esthétique navale.
À la fin des années 50, Pingusson se consacre, entre autres, à une architecture religieuse. Il développe le principe de l’église ronde avec autel au centre abandonnant le modèle basilical de l’époque. Parallèlement, il réalise le Mémorial des martyrs de la déportation de Paris à la pointe est de l’île de la Cité. Claude Parent considérait cette réalisation comme l’un des « dix chefs-d’œuvres d’architecture au monde ».
Dans les années 70, vers la fin de sa carrière, il découvre le village de Grillon dans le Vaucluse dont il entreprend de réhabiliter le Vialle. Cette ultime aventure sera fortement liée à son activité d’enseignant puisque ses étudiants le suivront sur le site. À sa mort, le projet de 18 logements sociaux en partie aménagés dans la muraille du village sera continué par deux de ses élèves, Philippe Alluin et Jean-Paul Mauduit.
Jusqu’au 2 juillet 2018
Cité de l’Architecture et du Patrimoine
Paris 16e, Palais Chaillot, 1, place du Trocadéro
<www.citedelarchitecture.fr>
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