Collection French Palette, dessinée par Piero Lissoni pour Alpi.
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Article paru dans d'A n°302
Prescrire moins mais prescrire mieux : tel est l’appel réservé aux matériaux
de second œuvre pour l’agencement intérieur. Si le destin commun nous
dirige vers un effort de sobriété, de réemploi, voire de soustraction,
les revêtements de sols et murs sont parfois incontournables pour
adapter les lieux à leurs usages. Les fabricants multiplient les efforts
pour décarboner leur production, la faire entrer dans un cycle vertueux.
L’essor du biosourcé entre parfois en contradiction avec les exigences
de robustesse (fasse au feu, à l’humidité, aux trafics intenses) que l’on
exige d’un revêtement, surtout pour des programmes techniques. Des
innovations formelles liées aux couleurs, aux traitements d’aspects,
aux sous-couches comme aux vernis de protection voient le jour.
Par exemple, pour répondre aux demandes des architectes, certains
fabricants étendent leurs gammes vers des solutions capables d’assurer
des continuités sols-murs, aidant à créer des effets monolithiques.
Cela apparaît comme une évidence, mais sous-entend de former
les poseurs et de continuellement adapter les produits à de strictes
contraintes réglementaires.
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BIOSOURCÉ RENFORCÉ Depuis sa création en 1900, le linoléum Marmoleum
de Forbo a peu évolué dans sa formulation, faite
d’huile de lin oxydée, durcie à l’aide de farine
de pin, elle-même tirée de restes recyclés de
l’industrie du papier. Aujourd’hui, tous les produits
de cette gamme (Marmoleum marbled, solid,
linear…) partagent une composition issue jusqu’Ã
97 % de matières premières d’origine naturelle.
Par exemple, la gamme Marmoleum Cocoa est
produite avec des extraits d’écorce de cacao.
Cependant, s’inscrire dans un schéma d’économie
circulaire représente pour les industriels un enjeu
de taille, complexe voire paradoxal, car ils doivent
être capables de garantir une certaine résistance
et durabilité de leurs produits, avec une possibilité
de recyclage à la clé. Marmoleum est plus fragile que son équivalent
PVC. En conséquence, comment offrir des
qualités bactériostatiques et esthétiques dans des
programmes complexes comme les hôpitaux ?
Pour y répondre, Forbo a fait évoluer ses solutions
de traitement de surfaces. De la cire, aux origines,
en passant par un premier Topshield en 2005 puis
une seconde reformule en 2012, la marque lance
aujourd’hui Topshield Pro. La couche primaire est
doublée par voie thermique et UV, afin de réduire
les risques d’encrassement et ainsi de conférer
une résistance accrue aux rayures et à l’usure,
sans avoir recours à un procédé de métallisation. (...) |