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Dossier réalisé par Christine DESMOULINS |
En quête d’une expérience de terrain au contact de la matière et des matériaux, des étudiants en architecture et de jeunes architectes investissent des territoires.
Des
collectifs intégrant de jeunes architectes urbanistes interviennent de
plus en plus dans des quartiers en devenir pour des expérimentations
propres à générer un nouvel environnement et des comportements associant
les usagers à la fabrication de leur cadre de vie. En s’inspirant des Compagnons
du devoir, les membres du collectif Etc se sont fait connaître en 2012 en
sillonnant la France en vélo pour travailler avec les acteurs identifiés
comme participant à une certaine « fabrique citoyenne de la ville ». Pour
l’association d’architecture expérimentale Bellastock, créée en 2006 par
trois étudiants de l’ENSA de Paris-Belleville, l’idée est d’avoir les
pieds sur le terrain et les mains dans la matière. Face à l’absence de
confrontation avec la matière et les matériaux durant leurs études, ils
ont organisé un festival où les étudiants peuvent construire des
structures à échelle humaine. Cette idée de ville éphémère ayant fait
école, neuf ans plus tard l’association a développé de nouvelles façons de faire
le projet. Elle réunit huit salariés et 150 adhérents et mobilise de
jeunes professionnels et des étudiants en architecture, des
graphistes, des charpentiers, des designers… « Le festival de 2012 à l’île Saint-Denis
nous a donné accès à la friche entrepôt du Printemps, où un projet d’écoquartier
était en cours, dit Paul Chantereau. Nous avons ensuite proposé à la
SEM Plaine Commune d’accompagner le chantier et d’en faire un territoire
d’expérimentation. Nous avons suivi la déconstruction des entrepôts
et su inciter à une part de déconstruction sélective pour récupérer
des matériaux à réemployer dans la création de prototypes et d’éléments
d’aménagement des espaces (pavages, passerelles, mobilier urbain) autoconstruits
par les membres de l’association. Nous avons bâti notre lieu de travail, ACTLAB,
laboratoire sur le réemploi. Cette expérience a débouché sur la première mission
d’assistance à la maîtrise d’ouvrage pour la filière de réemploi in situ
en France. » La démarche de l’association nous écarte de
l’architecture car elle ne fait pas de maîtrise d’oeuvre. Elle encadre des
stages chantiers pour les étudiants et a désormais mis en place des
outils pour organiser la filière. Son expertise est aujourd’hui reconnue
et ses expérimentations alimentent une recherche financée par
l’ADEME, avec l’objectif de rendre la méthode reproductible. Le
modèle économique reste quant à lui en cours de construction.
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