Parti urbain et intégration dans le site

Parmi les différents préceptes qui ont guidé notre réflexion, figurent en tout premier lieu l'inscription du projet dans le site et le respect du lieu. Contrairement à la musique ou à la peinture, l'architecture n'existe que par son contexte, sa situation. Notre démarche a donc consisté à « répondre au lieu Â».

Aussi, nos principales préoccupations furent les suivantes :

En premier lieu, ne pas dénaturer le site, en évitant de « porter ombrage Â» au Château ainsi qu'au Parc, qui participent tous deux, par leurs qualités respectives, à la beauté et à la quiétude du lieu. Nous avons donc privilégié une implantation du bâtiment sur la partie la plus libre et la moins boisée du terrain d'assiette, afin de préserver au maximum les arbres existants, et choisi parallèlement, dans un souci d'humilité et de discrétion, de développer la majorité du projet au niveau du Parc plutôt qu'au rez-de-chaussée, ne conservant qu'un « pavillon d'accueil Â» sur rue.

Ensuite, nous avons tenu à intégrer le nouveau Centre de Loisirs dans une logique urbaine, en étroite relation avec les bâtiments et espaces urbains environnants. De par l'implantation retenue, le nouveau bâtiment s'inscrit parfaitement dans la logique de préservation et de renforcement des liaisons inter-quartier de la ville. Ainsi, confortant le maillage existant entre la Cité du Château et la rue Salvador Allende, un passage public, aménagé au nord-est de la parcelle, relie la future placette située entre la rue du Colonel Fabien et la rue Étienne Dolet au futur parvis du château.

Dans un même souci d'insertion urbaine, nous avons tenu à privilégier, en dépit de la relation étroite souhaitée avec le Parc, un accès principal au bâtiment depuis l'espace public sur la rue Étienne Dolet. L'entrée du Centre est donc située sur un parvis aménagé au niveau de la rue.

Enfin, l'implantation et le parti urbain s'inscrivent dans un schéma qui va bien au-delà de la seule construction du nouveau Centre de Loisirs. En effet, ce nouveau bâtiment pourrait n'être que la « première pierre Â» d'un pôle public plus vaste, comprenant bien sûr le château, mais aussi la future médiathèque, qui pourrait être construite au nord-ouest du futur parvis, à la manière d'une deuxième dépendance face au Centre de Loisirs.

Parti architectural et environnemental

Forts de ces principes d'insertion urbaine, nous avons opté pour un bâtiment discret, destiné de par sa forme, son architecture « calme Â» et le choix des matériaux utilisés (notamment le bois), à se fondre dans la quiétude du paysage, et à s'effacer devant la prestance du château et la majesté des grands arbres du Parc.

Soucieux à la fois de préserver l'harmonie du site et de s'y ancrer solidement, notre projet tire directement parti du dénivelé existant entre la rue et le Parc du Château situé en contrebas. Organisé sur deux niveaux, le bâtiment offre de façon très publique sa façade d'entrée principale sur rue, mais développe de manière plus intime et protégée la totalité des espaces destinés aux enfants au niveau du Parc, en lien direct avec le Château. La quasi-totalité des espaces du programme est donc implantée en rez-de-jardin, renforçant ainsi la discrétion du bâtiment, dont n'émerge sur rue qu'une petite partie correspondant à l'accueil et aux locaux de l'équipe d'animation.

L'ensemble du rez-de-jardin, regroupant les espaces d'activité et d'animation, est abrité sous une vaste toiture qui se développe depuis la rue Étienne Dolet, dans un ample mouvement d'ondulation, en direction du Château. Cet ondoiement de toiture, qui prend naissance au niveau de la rue, et qui s'étend vers le Parc en s'amplifiant, permet ainsi au nouveau bâtiment de s'intégrer en douceur dans le site.

Texte rédigé par Atelier d'Architecture Benoît Crépet
Photographies de Milene Servelle et Sébastien Costes

Maîtrise d'ouvrage :  Ville de Valenton
Maîtrise d'Å“uvre :  Atelier d'Architecture Benoît Crépet (mandataire) ; EVP Ingénierie (structure) ; BETHAC (fluides) ; AAB STRY JENSKI (acoustique)
Programme : Construction d'un centre de loisirs élémentaire sans hébergement
Matériaux : structure : planchers composés / maçonnerie / charpente bois ; enveloppe : isolation extérieure / bardages bois ; ; menuiseries extérieures : bois ; menuiseries intérieures : bois ; mobiliers : bois
Surface SHON :  1192 m²
Coût :  2 660 655 € H.T.
Calendrier : début des travaux, janvier 2011 ; livraison du bâtiment, septembre 2013