Concrètement, que veut dire être une architecte féministe aujourd’hui ? Trajectoires, idées et projets de neufs architectes :

Rédigé par Stéphanie DADOUR
Publié le 10/12/2018

L'actrice allemande Hedwig Reicher portant un costume avec d'autres suffragettes

Dossier réalisé par Stéphanie DADOUR
Dossier publié dans le d'A n°268

Cette rubrique conteste la façon dont certains architectes, notamment l’Institution, définissent la profession afin de l’élargir et d’englober une pluralité de pratiques et d’orientations. Ce faisant, des valeurs et des priorités peu reconnues sont mises de l’avant et reflètent leur apport considérable à l’architecture. Se revendiquant féministes, ces architectes redéfinissent les fondements de la discipline tant au niveau de la conception que des représentations inhérentes aux architectes et aux usagers : ils le font tant dans la production que dans les domaines dans lesquels ils s’immiscent. 

Force est de constater que ces architectes féministes portent une multiplicité de casquettes et travaillent dans différents univers professionnels leur permettant justement d’élargir leurs pratiques, de réellement endosser leurs responsabilités et de s’engager politiquement dans la fabrique de la ville. Ils fondent des organisations et s’impliquent dans différentes structures : organisation à but non lucratif, groupe communautaire, enseignement, recherche, au sein d’équipe pluridisciplinaire, lobby de législation. Voici donc les trajectoires, les idées et les projets de neuf architectes, aux parcours différents, exerçant dans les quatre coins du monde.




Sensibilisation Et formation : l’empowerment des femmes


Anastasia Elrouss, fondatrice de l’agence ANA et de l’ong Warch(ée), Liban


Ayant grandi à tripoli, au Liban, au sein d’un ménage de sept femmes, sans figure masculine, anastasia Elrouss poursuit des études d’architecture à l’american university of beirut. Diplômée en 2005, elle travaille dans plusieurs agences avant de s’engager auprès d’une jeune équipe où elle deviendra associée en 2008. En 2017, elle fonde sa propre agence, ana, ainsi qu’une ONG, Warché(e). C’est à son arrivée dans la grande ville, à l’université, qu’elle découvre les spatialités d’une société patriarcale. Et c’est lors de ses premières expériences professionnelles, à beyrouth comme à paris, qu’elle réalise les différences genrées planant dans les agences.

 

Une femme n’est pas une « représentation » d’un homme

Elle a moins de 30 ans lorsqu’elle est associée à une agence en vogue et responsable de grands projets. En dehors du lieu de travail, elle est entourée d’hommes : lors de consultations, avec les décisionnaires, à la banque, sur le chantier. Dans ces circonstances et de manière récurrente, lorsque les femmes sont en minorité, les hommes se permettent des remarques portant sur des stéréotypes de genre ou sur le physique. Aussitôt qu’elle doit émettre des directives quant à l’avancement du projet, « j’use de tactiques afin d’être réellement écoutée », explique Anastasia. L’une d’entre elles consiste à énoncer les directives comme émanant du fondateur de l’agence, soit une manière de donner de la crédibilité à ses dires, à ses propres décisions et de conforter, en même temps, le patron. En effet, et avec le recul, elle se rend compte que l’ambiguïté autour de la hiérarchie (elle et le patron étant en réalité égaux) explique cette manière de se représenter : se rendre invisible. Près de dix ans plus tard, elle décide de fonder sa propre agence, ANA, qu’elle accompagne d’une ONG, Warch(ée)1. À nouveau, on la fustige de questions : alors que tu as un bon salaire, des projets de rêve, l’équipe, bientôt des enfants… que veux-tu de plus ? Et de répondre : « Je veux exister. » Pour qu’une femme soit prise au sérieux, elle doit faire ses preuves et sans cesse prouver qu’elle est au niveau. Lorsqu’elle décide de se mettre à son compte, on dira qu’elle a « des couilles », et non pas qu’elle est architecte.

 

Ana + warch(ée) : être responsable DE ce qu’est être une femme architecte

« Je voulais raconter et dire aux femmes de ne pas faire comme moi » : je me suis cachée derrière un homme à cause de la pression. Et c’est une véritable pression : sociale et professionnelle. Pour qu’une femme soit entendue, il faut qu’elle acquière, qu’elle « gagne » les caractéristiques d’un homme. « Or, être femme et féminine peut rimer avec réussite et carrière. Avec vie familiale aussi. » Warch(ée) ne se limite pas à une campagne de sensibilisation. Le projet vise à former des femmes aux métiers de la construction afin de décloisonner ce milieu, et participer concrètement à la fabrication de milieux bâtis : maçonnerie, menuiserie, électricité, plomberie. Des modules mobiles seront mis à disposition des femmes, in situ sur les chantiers. De l’empowerment, diront les Anglo-Saxons, pour que les femmes soient visibles à tous les niveaux et pour qu’elles occupent plus de place dans l’espace public.

 

Transformer les législatures par l’architecture


Lori Brown, cofondatrice de l’ong architexx et professeure d’architecture à l’université de Syracuse, États-Unis

 

Après quelques années de pratique en agence à New York, Lori Brown s’est orientée vers l’enseignement et la recherche. Le milieu académique lui permet ainsi de mener une vie professionnelle adossant ses convictions politiques et de répondre aux manques qu’elle avait décelés lors de ses études : remise en question du star system de l’architecture, ouverture aux différentes manières de pratiquer l’architecture, et davantage de visibilité aux femmes architectes.

 

Lori Brown est cofondatrice d’ArchiteXX, une organisation à but non lucratif pour l’égalité des sexes dans l’architecture et qui cherche à transformer la profession d’architecte en rapprochant les milieux académique et professionnel. Parmi les intérêts de ce groupe intergénérationnel d’universitaires et de praticiens, la recherche de manières stratégiques encourageant le leadership des femmes, cherchant à surmonter les facteurs qui contribuent à l’attrition, à redéfinir ce qui fait réussite et à promouvoir les approches inclusives.

 

Une démarche inclusive

Feminist Practices : Interdisciplinary Approaches to Women in Architecture est une série de conférences et une exposition itinérante qui ont donné lieu à un ouvrage que Lori Brown a dirigé et publié en 2011. Féministe n’est ni synonyme de féminin, ni une approche genrée de l’architecture. Ces manifestations proposent des méthodes non conventionnelles de voir, de concevoir l’architecture et de faire de la recherche. Elles critiquent les méthodes courantes dans la conception, défiant les binarités usuelles (public/privé, visuel/ matériel…) et proposant des approches participatives plus inclusives, engageant client, maître d’ouvrage et communautés. Ce faisant, Brown défi e certains présupposés, notamment ce qui fait architecture, et les manières de faire l’architecture. Au niveau académique, les conférences qu’elle propose s’ouvrent à ces types de pratique ; la programmation inclut plus de femmes, mais aussi des législateurs, des commanditaires, des politiques afin d’amener les étudiants vers des responsabilités délaissées par les architectes et des métiers à reconquérir. L’ambition est d’encourager une approche systémique et d’introduire les étudiants aux mondes de l’architecture.

 

Architecte féministe et militante

Dans son travail personnel, Brown s’interroge sans cesse sur la dimension politisée de l’architecture. Ses premières intuitions la mènent à créer des opportunités pour engager une démarche militante en architecture. Elle s’intéresse de prime abord aux refuges pour femmes et traverse les États-Unis et entame une recherche sur les cliniques d’avortement, les refuges et hôpitaux pour femmes. Contested Space : Abortion Clinics, Women’s Shelters and Hospitals est un ouvrage publié en 2013 qui examine la relation entre l’espace, compris dans le sens matériel, légal et législatif, et son impact direct sur les espaces d’avortement. Elle analyse la manière dont les différentes entités politiques façonnent les paysages matériels et participent de l’in clusion ou de l’exclusion de l’accès aux soins de santé : elle s’interroge sur les responsabilités de l’architecture face à ce conflit spatial. Textes, dessin et cartographie rendent compte des restrictions et des législatures qui influencent directement la politique de l’avortement aux États-Unis, au Mexique et au Canada. Plus précisément, Brown interroge la manière dont ces décisions juridiques produisent des spatialités : pourquoi l’architecture n’est pas plus culturellement et spatialement engagée dans ces espaces ? L’impact de l’architecture sur ces lieux prouve que le rôle de l’architecte, ses pratiques sociales et spatiales sont politiquement déterminantes. Si les cliniques d’avortement ne sont pas encore de véritables sujets d’architecture, cet ouvrage a permis d’ouvrir le débat dans le milieu américain et de réfléchir à la fois au programme et à la conception de ces espaces : revoir, redéfinir et repenser les codes et les normes du bâtiment, et impacter les législatures par le biais spatial.

 

 

Déconstruire la racisation de l’espace


Yewande Omotoso, cofondatrice de l’agence 4site et écrivaine, Afrique du Sud

 

En 1998, lorsque yewande Omotoso débute ses études d’architecture à l’université du cap en afrique du Sud, ce n’est pas tant la question du genre qui l’occupe mais bien celle de la race.

 

Ces études d’architecture, tout comme celles des autres étudiants noirs, sont une succession d’obstacles, un parcours du combattant : « Ce n’était pas un sujet abordable, encore moins à lier à l’architecture. Nous, étudiant.e.s noir.e.s, étions obligé.e.s de nous taire, nous ne détenions pas le pouvoir. J’en garde un très mauvais souvenir. » « Le problème, explique-t-elle, réside dans le fait que l’acquisition du diplôme dépend de ce qu’on appelle un jury. L’étudiant doit présenter son travail, sa réflexion. » « L’architecture n’est pas une réponse à une équation, comme les mathématiques. Le jugement est subjectif », poursuit-elle. À cette époque, les jurys étaient composés d’hommes blancs, et la conception de l’espace d’Yewande Omotoso était bien différente de la leur. Pour elle, l’arrivée de nouveaux enseignants, comme Lesley Lokko, architecte et romancière, modifie l’ambiance et les contenus. Non seulement elle engage les étudiants à discuter de race et d’architecture mais elle influencera particulièrement la jeune architecte, aujourd’hui écrivaine. L’intérêt d’Omotoso pour l’espace et les structures sociales ne se manifeste pas uniquement dans son travail d’architecte, il s’affiche aussi dans le rythme de ses écrits et les sujets abordés. Elle considère l’architecture et l’écriture comme des lieux d’énonciation du politique : « Certaines personnes n’ont pas besoin de s’engager parce qu’elles sont privilégiées – lorsque votre vie en dépend, vous agissez. » « Cependant et contrairement à l’écriture, l’architecture est une question d’occupation et de délimitation, voire d’oppression. Elle s’impose, elle autorise ou pas – elle ne donne pas le choix », explique-t-elle. Omotoso clôt la conversation en insistant sur l’idée que l’apartheid se concrétise dans l’espace : « Apartheid was deeply architecture and spatial », répète-elle. Il y a une construction racisée de l’architecture : ce n’est d’ailleurs pas un hasard sémantique d’identifier Hendrik Verwoerd comme le « grand architecte de l’apartheid ». L’architecture structure le pouvoir et le matérialise.

 

Queeriser l’espace : sensibiliser le grand public et les politiques


Olivier Vallerand, cofondateur du laboratoire de création 1x1x1, professeur d’architecture à l’université Arizona State,  Canada/États-Unis

 

Impliqué depuis plus de vingt ans dans les organismes communautaires LGbt, architecte-chercheur, Olivier Vallerand croise ces deux parcours. ce qui l’intéresse est l’architecture, comprise dans ses aspects humains et sociaux, « un lieu plutôt qu’une forme », dit-il. Son travail consiste à rendre compte de l’impact de l’architecture sur la vie des gens, notamment les personnes homosexuelles ou trans. Des réflexions à ce sujet sont entamées depuis des années, mais invisibilisées, selon lui. au canada et aux états-unis où il travaille, les questions croisant architecture et sexualité sont aujourd’hui plutôt bien reçues, jugées pertinentes par le grand public et par le milieu architectural. c’est dans cette perspective que son approche consiste à rendre visible ce qui ne l’est pas encore tout à fait, et plus particulièrement ce qui a tendance à être mis à la marge.

 

Rendre visible

« Il y a ceux qui découvrent les effets de l’architecture sur les personnes LGBT ; et il y a de plus en plus d’architectes souhaitant œuvrer dans le bon sens », explique l’architecte. L’objectif d’Olivier Vallerand est de s’assurer que l’impact de l’architecture sur les personnes homosexuelles n’est pas discriminant, voire nuisible à la santé ; et ce, afin de trouver des façons d’améliorer les espaces de vie et de remettre en question certains réflexes d’architectes, d’outiller les enseignants et étudiants en architecture pour intégrer et prendre conscience de ces questions : Qui a le pouvoir de faire de l’architecture ? Qui a la possibilité de se faire entendre ? Qui est ignoré, mis de côté ? Qui ne fait pas partie des réflexions ?

D’un autre côté, son travail de médiation sensibilise le grand public à prendre conscience de l’importance de l’environnement bâti et de la nécessité de leur implication dans la prise de décision de certains aspects. Son activité passe donc par l’éducation et l’enseignement afin de faire de ces questions un intérêt citoyen : un guide est en cours de réalisation. Cette dimension politique est à la base des réflexions et passe par une pensée et une pratique queer. Dans le monde anglophone, l’usage du terme ne se réduit pas à l’orientation sexuelle mais porte une revendication politique qu’il est possible d’expliquer à trois niveaux. Il s’agit tout d’abord de représenter les personnes LGBT tant dans la conception architecturale que dans l’histoire de l’architecture. À un deuxième niveau, la théorie queer permet de porter un regard critique, de remettre en question les acquis et les catégories. Enfin et de manière plus militante, de prendre conscience que l’architecture est conçue dans un contexte capitaliste, politique. Pour Vallerand, il n’est pas tant nécessaire d’avoir un expert en féminisme dans chaque institution que d’interroger continuellement la profession et de trouver les façons de réellement fabriquer des villes inclusives. Le queer est un point d’entrée permettant d’envisager des solutions qui s’appliquent à tout le monde et qui ne sont pas spécifiques à des identités particulières. C’est une approche qui permet de réfléchir, de déconstruire certains acquis, une démarche ouverte qui rend les spatialités accessibles pour tout le monde. Un exemple courant de réflexion sur la question revient aux toilettes publiques : dans quelles toilettes les transgenres doivent-ils se rendre ? La démarche de Vallerand consiste à procéder par une lecture historique afin de saisir la conjoncture autour des premières toilettes publiques. La séparation sexuée des toilettes peut ainsi être mise en cause et repensée… plutôt que de forcer certaines personnes à entrer dans une case, sexuée.

 

 

L’interdisciplinarité : une clé pour définir un code du bâtiment neutre


Joel Sanders, fondateur de l’agence JSA et professeur d’architecture à l’université Yale, États-Unis

 

Depuis les années 1990, Joel Sanders, architecte praticien et enseignant, est identifié aux rares discours sur la masculinité et la sexualité. Dès ses débuts, il est engagé dans un activisme sociopolitique à travers l’architecture, issu d’une conjoncture personnelle où il est entouré d’un collectif d’artistes visuels nommés Gran fury1 d’act up. En effet, à cette époque le sida est très présent et les recherches sur la sexualité et le genre sont nombreuses dans les départements de littérature et des arts des universités américaines. Si les hommes sont accusés d’oppresser et de marginaliser les femmes, Sanders emprunte l’idée selon laquelle cette situation ne relève pas d’un dispositif de pouvoir absolu, monolithique, mais que celui-ci est aussi nuancé et présente des aspects vulnérables et fragiles. Stud2 : architectures of masculinity (1996) est la première publication cherchant à mettre en relation masculinité et architecture.

 

Mais ce sont davantage les projets de Sanders qui rendent compte de son approche. Désir, hédonisme et plaisir sont à l’origine des représentations de l’architecte, qui cherche à libérer l’homme des limites de son corps. Si en architecture l’usager par défaut est essentiellement un homme blanc, normal, cisgenre, l’architecte joue sur ces normes. Avec Susan Stryker, professeure d’histoire (elle-même femme transgenre lesbienne, spécialiste des études sur la transsexualité et la culture queer), et Terry Kogan, professeur de droit, ils fondent un projet de recherche, Stalled !, sur les toilettes publiques afin d’en modifier la législation, les normes et la conception même des cabinets. Ainsi, il s’agit d’aborder un sujet touchant tout le monde, par le biais de la conception. À l’obligation des toilettes publiques attitrées pour femme ou homme, Stalled ! propose un espace neutre, non genré pouvant accueillir tout le monde, incluant un parent avec un enfant de sexe différent, une personne à mobilité réduite, une personne accompagnée, etc. Déjà, en 1999, Sanders s’intéressait à rendre ambigus les liens entre identités et pratiques spatiales. Dans la Bachelor House, il présente une maison conçue sur les fondations d’un rambler3 de 1950 dans la banlieue de Minneapolis. Il s’intéresse aux modes de vie des habitants, rarement représentés dans le contexte suburbain. À la différence des a priori concernant ce type d’habitation – généralement voué à la famille nucléaire –, Sanders puise dans les structures des ménages contemporains pour formuler un projet qui s’adresse à un jeune homme célibataire. Le Bachelor Flat, modèle de la garçonnière, normalement conçu en milieu urbain et accessible surtout à une élite bourgeoise, se voit transformé en un espace de vie plus abordable et culturellement compréhensible par la culture populaire américaine. La notion de bachelor flat, que l’architecte reprend, renvoie ainsi à une icône culturelle qui s’insère dans les discours sur la masculinité, la consommation et le design d’intérieur, fréquemment publiée dans les revues américaines pour hommes, telles que Playboy, Esquire et Wildcat. De Stud à Stalled !, les recherches et conceptions de Sanders tentent en permanence de queeriser l’architecture, c’està-dire de rejeter toute catégorisation ou identification.

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