N° 164 - Mai 2007

Agir en architecte aujourd’hui, c’est se placer au centre d’un réseau d’une infinie complexité où se croisent des flux croissants de données géographiques, politiques, sociales, techniques, réglementaires et esthétiques. Au regard de tous les champs
disciplinaires que l’étudiant en architecture devrait maîtriser, les années de formation qui préparent au nouveau master en architecture paraissent dérisoires.
Comment pourrait-on acquérir en cinq ans, en sus de ce qui est pro p re à l’architecture, les savoir-faire de l’urbaniste, du designer, de l’ i n g é n i e u r, du paysagiste, du sociologue, du psychologue, du programmiste, de l’acousticien, de l’éclairagiste et… du VRP? En ce qui peut apparaître comme une impossibilité, ne faut-il pas plutôt voir la spécificité d’une discipline, celle de la culture du projet,
dont la nature requiert un enseignement qui ne peut se constituer de la somme de connaissances auxquelles elle se réfère? Maîtrise des processus d’analyse, mise en perspective critique des contraintes pour une hiérarchisation des réponses, l’art de l’architecte repose sur son aptitude à développer des stratégies propices à l’invention. N’est-ce pas en cela que l’ambition de faire des écoles d’architecture des « grandes écoles » peut avoir un sens ? Elles ne prétendraient pas préparer à un métier, mais donner la capacité d’en inventer un et, surtout, d’en réinventer sans cesse afin de mieux s’accorder aux mutations de nos sociétés. Pour accéder à ce statut, qui semble être le but de la réforme des écoles actuellement en cours, la plupart des établissements devront surmonter leur endémique manque de rigueur pédagogique, carence à laquelle la perte de crédibilité des architectes est directement imputable. Resterait, si l’on voulait restaurer cette confiance, à trouver également un moyen d’acquisition des savoir-faire professionnels, notamment de la construction, ce que les écoles françaises n’ont jamais su ou voulu faire et ce à
quoi les six mois de l’ Habilitation à la maîtrise d’œuvre ne sauraient prétendre. ■
Emmanuel Caille

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» Benoît Fougeirol, le regard ouvert par Jean-Paul Robert
» Peter Hübner, L’architecture participative par Christophe Catsaros
» Des écoles en quête de crédibilité
» Hangars agricoles de Château Chasse-Spleen, Moulis-en-Médoc, Gironde Architectes : Sophie Courrian et Jean-Philippe Lanoire p
» Chai viticole à Saint-Rémy-de-Provence, Bouches-du-Rhône Architecte : Christian Hauvette par Jean-François Caille

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