N° 175 - Septembre 2008

Je retire l’échelle

Pour ou contre les tours ? Voilà le genre de débat navrant auquel il est devenu difficile d’échapper. Avec l’affaire de « l’architecture gesticulante », cette année aura été celle des polémiques débiles, une manière sans doute de mieux cacher le vide actuel de la pensée. Face à la carence intellectuelle des architectes, la question de la tour serait-elle devenue leur planche de salut ? Ou faut-il y voir l’expression inavouée du fumeux principe déontologique : « je suis contre, mais si cela doit être fait, laissez-moi faire car je suis le mieux qualifié pour en sublimer la force obscure » ?
Pardon pour cette controverse parisiano-parisianiste mais à Paris, le plafond des constructions est limité à 37 mètres. C’est évidemment absurde : trop haut à certains endroits et beaucoup trop bas à d’autres, comme dans le nouveau quartier Masséna, en berge de Seine, qui aurait davantage d’allure et d’urbanité avec plus d’élancement vertical. Sauf pour celui à qui elle fait une mauvaise ombre, la hauteur n’est pas en soi un critère de valeur architecturale. Chaque lieu requiert une hauteur et une morphologie spécifiques. L’image repoussoir des tours de logements de la porte d’Italie, à l’architecture indigente et obsolète, brouille constamment le débat. Le mot même de tour détourne d’emblée des vraies questions urbaines. À l’exception de la typologie traditionnelle des gratte-ciel, de ceux qui, de Dubaï à Shanghai, jouent à celui qui aura la plus grande, on peut effectivement se demander à partir de quels critères parler de tour ? On pourrait d’ailleurs très bien faire des tours de moins de 37 mètres. Ne vaudrait-il pas mieux poser la question sous l’angle des proportions et des rapports à l’environnement immédiat. Doit-on rester dans les morphologies phalliques monoblocs ? Ne peut-on pas plutôt penser faisceaux, concrétions, rhizomes ou ramifications ? Il est vrai qu’à vouloir poser la question en termes de plafond, on finit par croire qu’il suffit de s’accrocher au pinceau. EC

Abonnez-vous à D'architectures

Sommaire 

Parcours

Photographes

» Jean-Michel Landecy, De l’image de l’espace aux espaces de l’image.

Le Grand Entretien

Razzle Dazzle by Mehdi Zannad

Questions pro

Livres

Point de vue / Expo / Hommage

Concours

Le dossier du mois

Réalisations

D’A Lab - Design

Techniques

Innovations

Produits utiles

Archives PDF

Le téléchargement des archives au format PDF est réservé aux membres inscrits possédant un abonnement au magazine papier.
Vous n'êtes pas identifié.
SE CONNECTER S'INSCRIRE
» Flint. Texte de Christophe Catsaros
» Jean-Michel Landecy, De l’image de l’espace aux espaces de l'image. Texte d'Olivier Namias
» Patrick Devanthéry et Inès Lamunière Rhodanie Campus Siège de Philip Morris International à Lausanne. Texte de Joseph Abram

> L'Agenda

Octobre 2024
 LunMarMerJeuVenSamDim
40 01 02 03 04 05 06
4107 08 09 10 11 12 13
4214 15 16 17 18 19 20
4321 22 23 24 25 26 27
4428 29 30 31    

> Questions pro

Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6

L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent.

Quel avenir pour les concours d’architecture publique 2/5. Rendu, indemnité, délais… qu’en d…

Quel avenir pour les concours d’architecture publique ? 1/5

Structure des procédures, profil des équipes à monter, références à afficher, éléments de rendus…, les concours publics connaissent depuis…