Delft, Londres, Kaboul, New Delhi. La globalisation selon Anne Feenstra

Rédigé par Marie-Hélène CONTAL
Publié le 30/04/2012

pavillon d'accueil du Parc national de Band-i)Amir, province de Bamyam, Afghanistan © Feenstra

Dossier réalisé par Marie-Hélène CONTAL
Dossier publié dans le d'A n°208 L'avenir appartient-il à ceux qui ne se limitent pas à leur propre culture, fût-elle dominante ? Le parcours d'Anne Feenstra est peut-être un signe des temps. Voilà un architecte occidental qui, comme le Britannique Laurie Baker (1917-2007), a pris le chemin d'une autre culture, quittant l'Europe au risque de remettre en cause son métier. Ce Néerlandais vit à Kaboul, où il a créé l'agence AFIR en 2004.

Depuis 2009, il travaille également à Delhi, où il a fondé Arch i Platform, une agence qui est aussi un lieu de recherche et de débats sur la métropole indienne. Ce diplômé de l'université de Delft, ancien associé de William Alsop, a connu les grands moyens de l'architecture occidentale. Il travaille aujourd'hui au plus près des populations et souhaite que ce pays se reconstruise par lui-même, au lieu d'être envahi, après les armées, par les spéculateurs internationaux de la reconstruction.

Kaboul-Delhi. Les deux faces, chaotique et rutilante, du monde émergent, et entre elles des immensités montagneuses que le jeune architecte Anne Feenstra sillonne pour construire dans les villages. Si quelqu'un est témoin des mouvements du monde, c'est bien lui. Devant la domination économique et culturelle de l'Occident, le Global Award fait connaître depuis six ans des architectes démontrant que la globalisation, à l'inverse de cette forme d'impérialisme, peut s'épanouir dans une double culture. Mais jusqu'à présent, ce furent des architectes du Sud comme Francis Kéré. Anne Feenstra, qui vit désormais à Kaboul et a appris l'ourdou, est à ce titre le premier architecte du Global Award à avoir fait le passage d'une culture à l'autre dans le sens Nord-Sud.

Ce passage s'effectue à un moment crucial : « L'Afghanistan recherche son identité culturelle après trente ans d'invasions et de conflits. L'architecture joue un rôle essentiel puisqu'on reconstruit. Le peuple, les communautés différentes, sont pour moi les acteurs et les valeurs de ce processus. Ils font partie de la redéfinition de la culture et de la nouvelle architecture. Ils doivent être impliqués pour qu'elle soit produite de l'intérieur et non par un architecte gourou international1. Â» Cette dernière attaque mérite quelques explications.



Lisez la suite de cet article dans : N° 208 - Mai 2012

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