Le site : une parcelle de la banlieue de Tokyo, au fond d'un cul-de-sac partagé avec sept autres maisons unifamiliales. Pas vraiment un non-lieu ou l'une de ces voiries en raquette si décriées en France, les impasses faisant office au Japon d'espaces communs ou d'aires de jeux pour les habitants. Une habitude néanmoins en perte de vitesse, que les architectes du StudioGreenBlue entendaient restaurer, tout en suivant la demande de leur client : la réalisation d'un espace ouvert, qu'il estimait en accord avec son mode de vie.

Le projet s'est construit autour de ce balancement entre public et privé : les intérieurs devaient profiter au maximum de la lumière et des vues procurées par la rue, mais cette ouverture sur l'espace public devait s'effectuer en respectant l'intimité du foyer. Les architectes se sont inspirés du brouillard – où la visibilité se décline avec la distance – selon une série de plans plus ou moins marqués. La traduction de ce phénomène atmosphérique en architecture a imposé l'implantation de la maison dans le fond de la parcelle et la création d'une cour relativement grande sur la façade avant de l'habitation.

Les matériaux ont été mis ensuite à contribution pour recréer l'effet brouillard. Ils génèrent de nombreuses informations visuelles en premier plan : utilisation de matériaux réfléchissants, mise en place de murs marquant des limites. À l'intérieur, une série de parois en tôle perforée, organisées en couches superposées, troublent progressivement la vision, filtrent les vues et, selon les architectes, produisent une luminosité adoucie, semblable à celle qui peut être observée sous l'eau ou dans la brume. Si l'on en croit l'architecte, la mise en place de ces dispositifs aurait permis de rendre à l'impasse une vie et un rôle social qu'elle avait perdus.

Maîtres d'ouvrages :
Maîtres d'oeuvres : StudioGreenBlue-Mitsuharu Kojima, Wataru Kobayashi
Entreprises :
Surface SHON : 104,87 m²
Cout :
Date de livraison :2010