Djamel Klouche, l’AUC : Grands territoires

Rédigé par Richard SCOFFIER
Publié le 10/03/2023

Djamel Klouche, l’AUC (Ab Urbe Condita)

Article paru dans d'A n°305

Rue de la Chapelle : une ambiance métropolitaine où s’active une foule éclectique et bigarrée entre des immeubles anciens qui suivent l’alignement de la voie et d’autres plus modernes et plus hauts qui s’y refusent, préférant attendre son improbable élargissement. Je sonne au bas d’une construction des années 1960 réalisée par Michel Holley où vient s’encastrer une antenne de la CAF devant laquelle s’allonge une file d’attente. Une assistante m’emmène au huitième étage, où la porte de l’ascenseur s’ouvre directement sur l’agence. À peine arrivé, après les salutations d’usage, Djamel Klouche m’entraîne dans une salle de réunion isolée. Celle-ci donne sur le Sacré-Cœur et le projet Chapelle International qui court le long du faisceau des voies menant à la gare du Nord…

D’a : Un architecte algérien en France, ce n’est pas banal… Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?
Je suis née à Tlemcen en Algérie et j’y suis resté jusqu’à l’âge de 18 ans. Une ville historique et culturelle assez proche de Fez au Maroc, toutes deux ayant accueilli la plupart des Maures d’Andalousie chassés par la Reconquête. J’ai six frères et sœurs. Mon père, né en 1907, a passé une grande partie de sa vie à l’étranger, notamment à Paris, où il a mené une carrière universitaire – il était pharmacien, agrégé de chimie, diplômé de Sciences Po – avant de revenir à 50 ans dans sa ville natale pour y fonder un foyer. Il a poussé ses frères puis ses enfants à partir après le bac pour s’inscrire dans les universités françaises et faire des carrières scientifiques ou médicales.

D’a : Et quand votre tour est venu, vous lui avez demandé à entrer dans une école d’architecture…
Oui, mais sans vraiment savoir à quoi ces études correspondaient, il n’y avait pas d’architecte dans mon entourage. J’étais d’ailleurs déjà plus intéressé par les infrastructures – les autoroutes, les tunnels, les ponts et les viaducs… – que par l’architecture.

(...)

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