Douzième Biennale internationale d’architecture de Venise

Rédigé par Valéry DIDELON
Publié le 01/10/2010

Your Split Second House. Olafur Eliasson

Article paru dans d'A n°194


La Biennale internationale d'architecture de Venise est placée cette année sous la direction de l'architecte japonaise Kazuyo Sejima, récente lauréate du Pritzker Prize. Sous le titre « People meet in Architecture Â», la grande exposition thématique installée dans l'Arsenal et le Palazzo delle Esposizioni rassemble 46 participants. Kazuyo Sejima, pour qui l'architecture est avant tout le cadre de la vie sociale, leur a demandé d'expérimenter avec les espaces mis à leur disposition plutôt que d'exposer leur production. Ils y sont parvenus avec plus ou moins de succès. L'architecte Junya Ishigami, qui a reçu le Lion d'or de la meilleure exposition, trace ainsi dans les airs à l'aide de structures quasi invisibles (à tel point que l'on ne voit effectivement rien !) l'esquisse d'un projet pour le Sud de la France. L'artiste danois Olafur Eliasson plonge la Corderie dans l'obscurité et fait jaillir d'envoûtants éclairs, tandis que les ingénieurs de Transsolar et Tetsuo Kondo font planer un nuage à quelques mètres du sol. Le cinéaste Wim Wenders nous propose sa vision en 3D du Rolex Learning Center de l'EPFL conçu par SANAA dans un film qui fait davantage penser à un long spot publicitaire pour une compagnie d'assurance.

Par ailleurs, 53 participations nationales sont cette année au programme, la plupart présentées dans les pavillons historiques des Giardini. L'importante contribution italienne est placée sous la direction de Luca Molinari, qui invite à un retour critique sur la production récente dans la Péninsule. L'inclassable équipe de Muf a invité les Vénitiens à parler de la fragilité de leur cité dans le pavillon anglais. Ce dernier est transformé en Villa Frankenstein, en hommage à la remarque de Ruskin qui déplorait que son ouvrageLes Pierres de Venise ait engendré, comme le docteur Frankenstein, autant de maisons au kitsch néo-vénitien. La Suisse, bien plus (trop ?) sage, a demandé à l'ingénieur Jürg Conzett et au photographe Martin Linsi de réaliser un inventaire des ouvrages d'art franchissant les vallées helvétiques. Au pavillon japonais, Kinya Tagawa s'interroge, cinquante ans après le manifeste du Métabolisme, sur l'actualité de ce mouvement. Ryue Nishizawa, le compère de Kazuyo Sejima au sein de SANAA, et l'atelier Bow-Wow confrontent ces interrogations avec leurs projets de maisons tokyoïtes. Au pavillon français, le Ministère a confié à Dominique Perrault la tâche de valoriser le travail des architectes sur le Grand Paris, les projets urbains de Bordeaux, Nantes, Lyon et Marseille apportant leur caution d'opérations bien réelles. Mais c'est le royaume de Bahreïn qui a obtenu le Lion d'or de la meilleure participation nationale.

Rem Koolhaas a reçu le Lion d'or pour l'ensemble de son œuvre. Un Lion d'or a également été attribué à titre posthume à Kazuo Shinohara (1925-2006), figure majeure de l'architecture nipponne ayant fortement influencé Toyo Ito, chez qui Sejima a été formée…
Lire la suite...Trente ans après: la présence du passé par Valéry Didelon.Le "Vide" du pavillon français par Françoise Moiroux.

 

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