Entretien avec Cyril Royez, architecte et président de l’ONG UrbaMonde : Le partenariat « publics-habitants »

Rédigé par - JOFFROY PASCALE ET GUILPAIN LAURELINE
Publié le 24/03/2020

Dossier réalisé par - JOFFROY PASCALE ET GUILPAIN LAURELINE
Dossier publié dans le d'A n°279

Créée en 2005 en Suisse, UrbaMonde est une ONG d’appui technique à la production sociale de l’habitat. Elle construit des partenariats « publics-habitants Â» pour des quartiers d’habitation pensés et réalisés par ceux qui y vivent.

D’a : Quelle est la vocation de l’ONG UrbaMonde ?

L’objectif d’UrbaMonde est de promouvoir la production sociale de l’habitation, une « troisième voie Â» potentiellement plus productrice de logements que les secteurs publics et privés. Notre objectif est de faire en sorte que cette approche soit reconnue comme légitime – sinon légale â€“ et durable. Conceptuellement, la force de la production sociale est d’être pensée de l’intérieur vers l’extérieur – l’habitat d’abord, puis le quartier, puis la ville. Cela permet aux besoins réels de s’exprimer. C’est en quelque sorte la vision d’Adolf Loos : assembler à partir des besoins de chaque pièce plutôt que partir d’une vision globale.

 

D’a : Comment cette production sociale de l’habitat est-elle rendue durable ?

Dans son principe, la production sociale de l’habitat est reconnue comme un des leviers de la ville durable par l’ONU. Le pragmatisme des habitants est le meilleur décideur et s’inscrit dans la durée, contrairement à un produit-logement vendu ; les choix changent ainsi de perspectives, y compris pour des ambitions « innovantes Â» de bâtiments passifs, de fermes urbaines, de limitation des espaces dévolus aux véhicules, ou encore d’espaces communs et de studios de musique. On le constate aussi, l’autonomie des habitants garantit la résilience de ces process aux changements politiques. Et les outils non spéculatifs, lorsqu’ils sont utilisés, résistent mieux que les autres aux crises financières.

Il faut d’abord veiller à faire accepter ces projets à travers des partenariats publics-habitants qui les différencient de la construction informelle. L’enjeu à tous les stades est d’activer « en sandwich Â» la pression de la base et son institutionnalisation par des conditions-cadres sur le foncier, le financement, les capacités d’étude, etc. Je suis convaincu que, dans cette mesure, la ville par les habitants peut s’imposer, dans les règles mêmes du marché libéral. Elle construit mieux et coûte moins cher. Zurich a voté une loi qui fait passer le canton d’un tiers de ce type d’habitat à 80 %. (...)

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