Réhabilitation du Grand Parc à Bordeaux |
Dossier réalisé par Stéphane BERTHIER Frédéric Druot a débuté sa carrière au sein de l’agence bordelaise Épinard Bleu de 1987 à 1991 avant de fonder son agence d’architecture à Paris. En 2007 il présente, en association avec l’agence Lacaton & Vassal, l’étude PLUS conçue comme une recherche sur l’actualisation de la question du logement par la transformation du patrimoine des Trente Glorieuses. Depuis les intérieurs de chaque logement, par addition de surfaces, par l’apport de lumière naturelle, par l’ajout des jardins d’hiver et de balcons, l’habitabilité de chaque logement est augmentée, les performances thermiques des bâtiments améliorées. Il s’agit de ne jamais démolir pour reconstruire, de faire plus avec moins. Seules trois réalisations sont issues de cette étude : les immeubles de la Chesnay à Saint-Nazaire, la réhabilitation de la tour Bois-le-Prêtre à Paris puis la réhabilitation selon le même principe de 530 logements à la cité du Grand Parc à Bordeaux, qui sera récompensée par le prix Mies van der Rohe 2019. |
D’a : Malgré la grande fortune critique de l’étude PLUS, on s’étonne que seuls deux projets aient été réalisés. Comment l’expliquez-vous ?
L’attention aux immeubles existants nécessite un investissement particulier et certainement beaucoup plus intense que dans le cas de projets neufs, non seulement parce qu’il importe d’apporter à des bénéfices d’habitabilité déjà là de nouveaux bénéfices en matière de lumière de surface, de facilités, de performances thermiques, mais aussi et c’est peut-être la raison première parce qu’ils sont occupés. Ce travail est exigeant, précis, implique des collaborations plus fortes de tous les acteurs du projet. C’est donc très souvent devant ce besoin d’investissement fort et qui va au-delà des modes de conception et de réalisation traditionnels que les bras se baissent et qu’une forme de « paresse » intellectuelle s’installe et condamne les grands projets de transformation de ces patrimoines. Ce sont des opportunités perdues de plaisir d’habiter. Malheureusement largement mis en évidence dans la période de confinement que nous vivons actuellement. Celui-ci nous rappelle pourtant l’importance de cette question d’habiter : les gens ne peuvent pas vivre dans des logements exigus, mal fichus, sans extension extérieure. Or, on considère aujourd’hui au mieux ces constructions du XXe siècle sous l’angle patrimonial, historique, et par des approches sectorielles et spécialisées, qu’elles soient écologiques ou thermiques, mais pas dans un sens global qui concernerait la question du plaisir d’habiter un logement.
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