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Il était temps qu’une exposition rende hommage à Paulo
Mendes da Rocha (1928-2021), l’un des grands architectes de la modernité dont
la reconnaissance fut tardive. Celle qui a ouvert ce printemps à la Casa da
Arquitectura de Matosinhos n’a pas la taille de celle de Norman Foster au Centre
Pompidou mais elle en vaut largement plus le déplacement. Conçue par Jean-Louis
Cohen et Vanessa Grossman, mise en scène par Eduardo Souto de Moura, elle nous
invite à découvrir une œuvre d’une grande cohérence, marquée par l’humanisme
optimiste de son temps mais intemporelle par sa foi en la puissance symbolique
de l’architecture comme instrument politique au service de tous. |
Pourquoi la première grande rétrospective
consacrée à Paulo Mendes da Rocha se tient-elle au Portugal et non au
Brésil ? Parce qu’en 2019, deux ans avant sa mort, l’architecte a légué
ses archives à la Casa da Arquitectura de Matosinhos, comme vient d’ailleurs
aussi de le faire la famille de Lúcio Costa. La situation politique au Brésil
et le sort qui y est généralement réservé à la culture, et notamment à la
protection des archives, les auront sans doute découragés. Ajoutons que comme
beaucoup d’artistes brésiliens dans les années 1960, Mendes da Rocha a été
victime de la dictature militaire. Privé de ses droits civiques et exclu de la FAU-USP
(Faculdade de Arquitetura et Urbanismo Universidade de São Paulo) en 1969,
il n’a été amnistié qu’en 1980. Mais affirmer que c’est par dépit que l’architecte
pauliste a fait ce choix ne serait pas faire suffisamment honneur à la Casa da
Arquitectura. Avec le Garagem sul de Lisbonne, ce lieu ouvert en 2007 dans
la ville natale d’Álvaro Siza est au Portugal l’institution majeure dédiée à l’architecture
et au design. En plus des espaces d’exposition, le site de Matosinhos accueille
des équipements de dernière génération pour le traitement et l’archivage des
documents. Ouvert sur la ville, c’est également un formidable lieu de rencontre
pour des évènements culturels au-delà de la culture architecturale.
Une reconnaissance tardive
L’intérêt porté par la communauté internationale à l’œuvre de Mendes da Rocha a été très tardif. Ce n’est qu’à 78 ans, en 2006, qu’il obtient le Pritzker Prize. Viendront ensuite le Praemium Imperiale (2016) et la médaille d’or du RIBA en 2017… (lire l’entretien avec Richard Scoffier dans d’a n° 275, octobre 2019) Né en 1928, il appartient (...)
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