![]() Transport d'éléments préfabriqués (années 60) |
Photographe
indépendant, Windenberger a voué son existence à documenter la vie
quotidienne des populations moins favorisées. Après les gens,
l’environnement architectural est le deuxième personnage de ses
images.
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Une décade à Sarcelles
"Ben y sont tout de même pas rasé ma cabane… Ginette m’aurait écrit », s’étonne Jean Gabin dans le film Mélodie en sous-sol en découvrant Sarcelles à sa sortie de prison. Jacques Windenberger s’installe en 1960 dans un foyer pour jeunes travailleurs du grand ensemble qui défrayait déjà la chronique, au départ pour sa forme urbaine inédite, qualifié par ses détracteurs de « sarcellite », à l’instar d’une maladie contagieuse.
Changeant d’appartements au gré des évolutions de sa situation familiale, il y restera dix ans, devenant témoin de l’intérieur d’une vie de cité. Réunions d’information avec l’architecte, visite d’hommes politiques, vieux Sarcelles, congrès de travailleurs, temps forts et faibles de la commune, coexistence de différentes communautés. Un monde rude, mais pas invivable. « Il y avait des solidarités forgées par des appartenances à différents partis, la télévision n’avait pas la même emprise qu’aujourd’hui. Il y a désormais des cloisonnements communautaristes qui n’existaient pas à l’époque », regrette Windenberger. Les images restituent ces relations sociales et cet univers doublement disparu, comme la tour où Jacques Windenberger avait habité, aujourd’hui démolie.
S’il n’apparaît pas dans la liste des grands maîtres de la photographie humaniste, Jacques Windenberger a amassé, à Sarcelles ou ailleurs, une documentation remarquable autant sur la forme que sur le fond. « On demandait au photographe qui allait en banlieue d’être dans le cliché et la noirceur, à l’antithèse de ma démarche qui ne vise pas le sensationnel. Il fallait être dans le cliché, je suis d’abord photojournaliste, toutes les images sont légendées précisément », insiste-t-il. En 2000, il a fait don à la BPI de 9 000 images tirées d’une collection de 400 000 clichés. Un temps disponibles en ligne, elles ne sont plus visibles aujourd’hui. En 2010, le collectif Argos est reparti sur les traces de Windenberger, dans six villes françaises qu’il a couvertes, tirant de ce travail un ouvrage appelé Gueule d’Hexagone2. « Il faut cinquante ans pour qu’émerge l’intérêt d’un travail documentaire », constate le photographe. En 2016, l’heure de revoir ses reportages est arrivée.
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