vue du cœur d’îlot © JEUDI.WANG |
Dossier réalisé par Maryse QUINTON En 2019, Plan Común (Kim
Courrèges, Felipe De Ferrari, Sacha Discors, Nissim Haguenauer), Nicolas
Dorval-Bory et Kuehn Malvezzi (Johannes Kuehn, Wilfried Kuehn et Simona
Malvezzi) ont été désignés lauréats du lot Petit dans la ZAC
Saint-Vincent-de-Paul à Paris, dans le 14e arrondissement. Sur
le site de l’ancien hôpital parisien – qui a cessé son activité en 2012 –,
les trois agences, associées pour l’occasion, s’apprêtent à construire 183 logements
sociaux et des locaux d’activité en pierre massive et bois pour la RIVP. La prolifération d’espaces partagés à tous les niveaux
est la stratégie que les trois équipes ont développée en réponse à la forte
densité demandée. Ils prennent la forme de généreux paliers prolongeant les
logements à chaque étage, réceptacles de la vie collective. Un panel de 40 futurs
locataires retenus en juin 2019 sur la base de volontariat participe à la
conception des programmes et aux réflexions sur la gestion de ces futurs
espaces en plus. Depuis sa création en 2012, Plan Común
défend l’espace intermédiaire comme architecture des communs : des espaces
en plus, non sollicités par le programme, ni dedans, ni dehors, apportant une
valeur ajoutée spatiale. Kim Courrèges et Sacha Discors de Plan Común nous livrent les réflexions qu’ils ont menées autour des
espaces partagés qui occupent une place prépondérante à Saint-Vincent-de-Paul
et dans leur production. |
D’a : Quels sont les espaces qui sont partagés dans
le projet de Saint-Vincent-de-Paul ?
La
morphologie du bâtiment est pensée comme un hybride entre un bâtiment-îlot et
des plots indépendants afin d’amoindrir la perception de la forte
densité fixée par le programme. Elle est
constituée de cinq volumes qui émergent d’un socle commun. Celui-ci comprend
quelques logements mais l’essentiel concerne des ateliers d’artisanat, une
ressourcerie et deux locaux à destination des habitants du bâtiment : un
atelier de bricolage et une salle polyvalente qui ont été décidés en
concertation avec un panel de futurs habitants. Dès le début, il y a eu la
volonté de trouver des espaces en plus intermédiaires et communs. Entre les
logements que nous construisons en pierre massive, des failles accueillent des
paliers partagés qui sont des espaces de circulation « augmentés » de
3,60 mètres de large. Nous avons voulu mettre en relation deux modèles
construits différents : la résidence Victor-Hugo de Fernand Pouillon Ã
Pantin et la Cité Napoléon à Paris, l’association des deux références fabriquant
en quelque sorte le projet. Les escaliers et les ascenseurs ne sont pas
contenus dans ces failles mais les desservent. Ces paliers font partie du
parcours quotidien des habitants, afin qu’ils puissent vivre et être appropriés
le plus possible.
D’a : Est-ce
pour vous un aspect essentiel ?
L’espace partagé devient vraiment pertinent dès l’instant qu’il est pratiqué au quotidien. C’est tout l’intérêt de penser la circulation comme un espace partagé, où les gens vont se croiser tous les jours, contrairement aux locaux relégués en rez-de-chaussée et qu’il faut aller chercher. Ces paliers partagés fonctionnent par
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