Nous arrivons en fin d’après-midi par la nationale 20 et il fait chaud comme un 26 juillet au XXIe siècle. Il y a longtemps que nous avons quitté Nantes et ça bouchonne déjà vers Paris. Il nous reste encore une petite salle des fêtes à voir dans l’Essonne, au sud d’Arpajon.

Le GPS nous amène vers les champs, sous les lignes à haute tension. La route s’arrête là, en cul-de-sac devant un transformateur EDF et des antennes relais. On est à la lisière. Entre la campagne et autre chose. Un horizon de blé et d’entrepôts Amazon, de forêts et de RER, pris dans un soleil d’été. Et puis on la voit. Sur une langue de béton formant tapis dans l’herbe cramée, ses poteaux comme des totems dressés et le volume de zinc bien net au-dessus.

Le paysage en transparence au fond, les deux merlons de béton de part et d’autre : une architecture comme dans un rêve, familière et étrange à la fois. Familière par son gabarit, qui reprend celui des anciennes halles de marchés et de bals des environs à Milly, à Méréville ou à Arpajon. Par son échelle, qui se fond dans son contexte immédiat, entre gymnase et centre technique municipal. Par sa silhouette symétrique, son faux air de temple japonais, son débord de toiture tout autour avec ses chevrons porteurs et sa gouttière sans chichi. 

(...)

Maîtres d’œuvre : Figures (Charlotte Billon, Thomas Bouchet, Brice Launay, avec Victorien Pourias, Alex Roux) + Depeyre Morand Architectures (Éléonore Morand, Arnaud Depeyre, avec Liam Davi, Romane Boucher)

Maître d’ouvrage : mairie de La Norville 

BET : Ginko 

Économiste : BETIMECO 

Entreprises : VRD, SFRE ; gros Å“uvre, Destas & Creib ; couverture et bardage, Gallopin ; charpente structure et bois menuiseries intérieures, Gobois ; menuiseries extérieures, Sud Métallerie 

Surface : 250 m2 SDP 

Coût : 900 000 euros HT 

Calendrier : concours, octobre 2019 ; livraison, mai 2023

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