Le Burning Man peut-il devenir un festival résilient ?

Rédigé par Coraline BLAISE
Publié le 21/02/2020

Empyrean, le temple 2020 du Burning Man

Le désert de Black Rock (Nevada) accueillera une nouvelle édition du festival Burning Man en 2020. Au centre de la cité temporaire construite pour l’occasion par les burners sera érigé un 21ème Burning Temple, dont le dessin vient d’être dévoilé. Conçu par l’architecte Laurence ‘Renzo’ Verbeck et l’artiste Sylvia Adrienne Lisse, ce lieu païen sera, comme le veut la tradition, consumé dans un feu cathartique pendant le dernier week-end du rassemblement.

S’il est chaque année teinté d’une forme de mysticisme, le temple 2020 du Burning Man l’est plus que jamais. Répondant à la thématique globale « Le Multivers », Renzo Verbeck (de l’agence américaine Verbeck Design Studios) et Sylvia Adrienne Lisse proposent une structure nommée « L’Empyrée » qui désigne, en cosmologie ancienne comme dans certaines religions, le «point céleste le plus élevé, où l'humanité peut atteindre les dimensions cosmiques» ou encore « le berceau du feu ».

Huit pavillons forment autant de branches d’une même étoile, de 61 mètres de diamètre et de 21 mètres de hauteur à son point culminant. Les participants pourront accéder de tout côté à ses huit chapelles païennes, dédiées à la rencontre, à la méditation et à l’offrande.

Construit avec du bois de charpente traditionnel, le treillis constituant les parois est particulièrement dense aux extrémités et laisse graduellement entrer la lumière naturelle à mesure que l’on avance vers le centre. La nuit, la tendance lumineuse s’inverse et le temple irradie dans le désert, grâce à une source artificielle située en son cœur.

Ces dernières années, les concepteurs des temples ont eu tendance à s’émanciper de l’ornementation foisonnante propre au Burning Man pour privilégier une certaine rationalité constructive et un positionnement en faveur du développement durable. En 2017, par exemple, Marisha Farnsworth, Steve Brummond et Mark Sinclair utilisaient le bois de 100 pins morts de l’Ouest américain pour alarmer sur le rapide déclin des forêts américaines.

Verbeck et Lisse ne justifient cette année leurs choix techniques et de matériaux par rien d’autre que le pragmatisme : « facilité de construction et combustibilité ».

En revanche, les organisateurs du Burning Man prennent ces derniers temps la mesure de l’empreinte carbone de leur événement, et ambitionnent de la rendre négative à l’horizon 2030. Car si le festival a toujours revendiqué une politique du «leave no trace» – laissant le désert a priori intact après les festivités –, son impact sur l’environnement n’est évidemment pas nul.

Les émissions carbone des 80 000 participants s’élèvent à 100 000 tonnes de CO2 chaque été – sans compter les innombrables déchets laissés pour compte une fois le festival terminé. Le rituel du feu, notamment, n’est plus considéré aussi inoffensif qu’autrefois. « Je ne crois pas que je puisse défendre les feux. Nous avons besoin de rituels, par contre, nous pourrions trouver des alternatives et il faut s’en remettre à notre créativité » affirme l’architecte Arthur Mamou-Mani, concepteur du temple 2018.  

D'autres améliorations sont envisagées par le biais de la « compensation carbone », de l’utilisation d'énergies renouvelables et d’une meilleure coordination des transports vers Black Rock City, qui se dote tout de même d’un aéroport le temps de l’événement.

En route pour ce tournant durable, un nouveau chapitre du Burning Man s’écrira du 30 août au 7 septembre 2020.

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