Architecte : Coton, Lelion & Nottebaert Architectes Rédigé par Richard SCOFFIER Publié le 11/12/2015 |
Le Mundaneum est un projet encyclopédique élaboré par deux juristes bruxellois à partir des années 1890. Il s’agit d’un système de classement décimal permettant, bien avant l’invention de l’informatique, de ficher les publications de tous les champs de la connaissance afin de créer un répertoire bibliographique universel.
Ces fiches, et les collections
de photographies qui se sont constituées autour, ont d’abord été hébergées
en 1920 dans le palais du Cinquantenaire à Bruxelles. Le Corbusier lui-même
s’est fortement intéressé à cette aventure et a proposé pour l’accueillir
une véritable ville des savoirs, à proximité de Genève. L’ensemble
était dominé par une spirale carrée annonçant le musée à croissance illimitée.
Mais ce projet qui ne possédait pas encore la technologie adéquate pour le porter à terme a vite été dépassé par la masse
exponentielle des publications du siècle dernier. Abandonnées dès 1934,
ses archives ont ensuite été dispersées au hasard dans plusieurs
sites différents, certaines perdues à jamais. Reconnu comme le
précurseur des moteurs de recherche, le Mundaneum a ressurgi à Mons
en 1998. Les ruines de ses collections ont été restaurées et sont, depuis
cette date, présentées par roulement dans un ancien immeuble commercial
Art déco, constitué de trois galeries superposées entourant un vide
central. La scénographie de cet espace a été confiée au dessinateur Schuiten
qui a su s’approprier cet univers à sa mesure. Il a recouvert uniformément les
murs latéraux avec les meubles à tiroirs en bois contenant les fameuses fiches
et a placé un immense globe terrestre sous la verrière, occultée par une
fresque.
LES
DEUX SOLS
Afin
de mieux stocker les réserves non accessibles au public, recevoir
dignement les chercheurs et accueillir les enfants des écoles, il a
rapidement été décidé d’étendre les locaux du musée en transformant la cour
et l’annexe desservis par une rue arrière en contrebas. La démarche des
trois architectes – Coton, Lelion & Nottebaert – peut
prioritairement être considérée comme un travail d’articulation des deux niveaux
de sol : le sol de la rue avant et celui de la rue arrière. Ainsi le
premier sol correspondant au rez-de-chaussée de la salle d’exposition
se poursuit par un plateau en brique qui descend à gauche par une rampe
vers la voie de service. Tandis que le second part de la voie de service
et passe sous la masse de brique de l’annexe réhabilitée dont la base
a été élégamment remplacée par une structure en béton brut. Il vient
se glisser sous le sol de la cour pour composer une nappe servante qui
rejoint le sous-sol du musée afin d’entreposer les kilomètres
d’archives non accessibles au public. Cet implacable dispositif est
complété par trois éléments qui accentuent sa lisibilité. : une cour
anglaise qui laisse apparaître les fondements de l’annexe, un peu
comme ces fouilles placées devant les bâtiments anciens ; l’intervention
artistique de Richard Venlet qui a creusé un puits vitré permettant
de voir de la cour l’importance des archives enfouies ; enfin, articulant
le plateau en brique au bâti- ment principal, un édifice qui frappe par
son étrange classicisme. Il accueille les salles d’activité des scolaires
et se termine par un étonnant belvédère. Ces trois niveaux portés par
des poteaux aléatoirement alignés ou en quinconce donnent une très
pertinente expression contemporaine de la superposition des ordres. Plus
qu’une cour, cet espace qui communique par une infinité de portes avec le
rez de- chaussée de la grande salle d’exposition se donne comme un
salon à ciel ouvert pour les vernissages et les réceptions. Il sait prendre
de faux airs de place italienne, rêvée et réinterprétée, avec son puits
central et ses palais, gothique et renaissance, qui se font face.
MAÎTRISE D’OUVRAGE : FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES
MAÎTRISE D’OEUVRE : AM COTON, LELION, NOTTEBAERT
COORDINATION SÉCURITÉ SANTÉ : SIXCO
STRUCTURE ET PEB : BUREAU GREISCH
TECHNIQUES SPÉCIALES : BUREAU D’ÉTUDES GREISCH
ENTREPRENEURS : S.A. LIXON
SIGNALÉTIQUE : SALUTPUBLIC
INTÉGRATION D’OEUVRE D’ART : RICHARD VENLET
COÛT : 3,5 MILLIONS D’EUROS
CALENDRIER : ATTRIBUTION DÉCEMBRE 2011 ; LIVRAISON : JUILLET 2015
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