







Architecte : Agence Snøhetta Rédigé par Marie-Hélène CONTAL Publié le 01/05/2011 |
Les succès de la nouvelle bibliothèque d'Alexandrie en 1989, puis de l'opéra d'Oslo, en 2009, ont confirmé le rang de Snøhetta sur la scène internationale, avec une architecture qui parvient à maîtriser ensemble la très grande échelle et l'articulation fine des espaces.
Cette réussite est prometteuse, mais elle ne suffirait pas, à première vue, à justifier l'intérêt des observateurs de l'éco-architecture. C'est pourtant bien selon une démarche « écologisante » que fut fondée l'agence Snøhetta en 1987, lorsqu'un groupe de paysagistes proposa au jeune architecte Kletil Thorsen Trædal de les rejoindre pour imaginer une autre approche du projet : intégrer l'architecture et le paysage en une seule conception, concevoir le projet comme un fragment de territoire, avec sa géographie, son climat, sa société, plutôt que comme un objet.
Depuis Alexandrie, l'agence a grandi mais en restant transdisciplinaire ; elle rassemble aujourd'hui autant de paysagistes et de designers que d'architectes. C'est un choix qui permet de rejeter la pratique hiérarchisée du projet, héritée du fonctionnalisme. Ce petit monde cosmopolite modèle le territoire en même temps que le projet, puis conçoit les intérieurs avec soin. Ce lien entre grand paysage et abri humain possède d'évidentes racines nordiques. Snøhetta propose cette culture sur la scène mondiale pour construire autrement de grands projets, dans lesquels sont réunis les technologies sophistiquées et un design attentif. L'avenir dira comment elle tient ses enjeux sur des sites tels que le Mémorial de Ground Zero ou le Centre culturel de Dharan, en Arabie Saoudite. Mais on peut également observer que dans son bassin d'origine, en Scandinavie, l'agence conserve le goût de projets plus petits – modestes ? – dans lesquels elle « exerce », comme un instrument de musique, sa capacité à fluidifier les rapports entre construit et nature.
L'extension du musée de Lillehammer est une belle ellipse en bois qui contraste avec la masse sculpturale du premier musée en béton et s'ouvre par un mur de terre sur des jardins interstitiels. En 1998, le petit musée de la Pêche de l'île Karmøy est un mince parallélépipède en béton coulé juste posé sur la côte, percé de verrières ombrées par un tissage en ramures de bois d'einer. En 2007, Snøhetta construit une halte routière dans les îles Lofoten. Le volume est inséré sous les gabions qui confortent une vieille tour de garde. Les parois extérieures sont en pierre, les usagers pénètrent par un porche en bois flotté. À Alstahaug, au Nord de la Norvège, la petite ville voulait édifier un musée à côté de l'église où l'écrivain Petter Dass avait été pasteur au XVIIe siècle. Les poèmes et récits de Petter Dass appartiennent à la culture populaire danoise. Le musée devait rassembler ses archives et offrir des espaces pédagogiques. La pédagogie a commencé dès la lecture du programme. Snøhetta a d'abord refusé le terrain choisi par la Ville, sur une butte, d'où le musée aurait écrasé l'église et le hameau. L'agence a convaincu la Ville de l'insérer dans la butte, excavée en fonction du plan. La petite taille du site permettait de mener ces travaux dans le budget fixé au départ.
Le musée est une lame glissée dans cette excavation étroite, entre les parois de gneiss. Le socle est en béton, mais l'ossa-ture de la lame est en acier. Sur les joues, un parement de feuilles de zinc protège les murs et leur isolation. Le toit est également recouvert de zinc et reprend les courbes de la colline. La salle principale cadre les paysages qui ont nourri les écrits de Petter Dass : à l'est, sa petite église ; à l'ouest, le fjord et la mer. « Minimaliste, hyper-contextuelle, l'architecture de Snøhetta cherche toujours à s'effacer devant les raisons du site, à servir la lisibilité et la cohérence de son environnement* ».
Maître d'ouvrage : KF Petter Dass Eiendom
Maîtres d'oeuvres : Snøhetta
Surface SHON : 1 350 m2
Cout : 8,1 M. €
Date de livraison : 2007
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