Hyper-moderno, hyper-organique, hyper-minimaliste, hyper-programmatique, hyper-austère, hyper-brut, hyper-écolo : depuis trois décennies, tous les genres semblent avoir été poussés à leur paroxysme. Notre environnement est-il si hétérogène qu’il produise des causalités différentes au point de générer des formes aussi antinomiques ? Ou ne subissons-nous pas plutôt une débauche de postures dont se parent certains architectes pour gagner des parts de marché ?
En réaction à ce catalogue aléatoire des styles et à l’épuisement esthétique qu’il engendre, ne serait-il pas salutaire, pour tenter de retrouver une légitimité aux formes que l’on donne à l’espace, de revenir à deux questions essentielles : dans ce monde en mutation permanente, comment fabriquer l’architecture, le paysage et la ville, et comment en parler ? Quand tout change – les conditions de la commande et de la mise en oeuvre, les impératifs écologiques, l’exigence de processus participatifs –, peut-on encore concevoir selon les mêmes méthodes que pendant la modernité triomphante de la reconstruction ? Assurément non, et c’est ce que la Biennale d’architecture de Lyon …
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