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Article paru dans d'A n°304
Aux confins de la ligne 13 du métro parisien, la première couronne compte l’une des dernières fermes maraîchères de la région. On y voit paître des brebis dans leurs enclos, tandis que des associations locales y cultivent leur potager en pleine terre. Depuis juillet dernier, la Ferme Ouverte de Saint-Denis est devenue un terrain d’expérimentations. Xavier Laureau, gérant de l’entreprise Les Jardins de Gally, a répondu à un programme de recherches européen pour que le maraîchage en ville – et notamment la culture horticole sur les toits – deviennent, coûte que coûte, une opération rentable. Invités à formaliser ce projet pilote, les architectes de l’agence Lacaton & Vassal et Gaëtan Redelsperger testent la construction d’une serre standard en toiture – mais cette fois-ci pour de la culture hydroponique. Conçue à la fois comme une expérience architecturale, technique, économique et sociale, elle fera l’objet d’analyses et de relevés jusqu’au printemps prochain.
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Acquis au début des années 1980 par la ville de Saint-Denis auprès de la famille Kersanté, ce domaine de 3,5 hectares quasi patrimonial est davantage un lieu offert au lien social et à l’éducation plutôt qu’à la productivité. Située à la limite de Stains, dans une zone encore en friche, surplombée par un couloir aérien, la Ferme Ouverte a récemment rejoint le programme expérimental GROOF (« Greenhouses to Reduce CO2 on Roofs »). Aux côtés de projets luxembourgeois, belges et allemands, ce bâtiment-pilote – financé à hauteur de 60 % par le programme Interreg North-West Europe – est d’abord né sous l’impulsion de Xavier Laureau, des Jardins de Gally. Ce dernier a d’ailleurs financé les 40 % restants de l’opération, évaluée à 900 000 euros. C’est grâce au fabricant de serres Gilloots – constructeur serriste et partenaire de longue date des architectes – qu’Anne Lacaton, Jean-Philippe Vassal et Gaëtan Redelsperger se sont lancés dans la conception de ce bâtiment prototypique. (...) |