Philéas: Architectes tout-terrain

Rédigé par Olivier NAMIAS
Publié le 01/12/2010

Article paru dans d'A n°187

Philéas, un personnage imaginaire créé dans les années quatre-vingt-dix par trois étudiants de l’école d’architecture de Tolbiac, n’est ni complètement homme, ni complètement femme, un ambigu brillant karatéka. Quinze ans après, il est devenu une agence bien réelle, qui affiche plus que jamais sa volonté d’en découdre avec l’architecture.

Ils sont trois : Julien Zanassi, montagnard, issu d’une famille de maçons grenoblois, qui parle d’architecture jusque tard le soir et sera toujours prêt à pourfendre, sabre au clair, les aberrations réglementaires qui ne sont bien souvent que les symptômes d’aberrations sociétales. Dominique Vitti, banlieusard comme Cavanna et fils de maçon italien comme lui, est rompu à toutes les ficelles du chantier. Vient enfin Anne-Charlotte Zanassi, Parisienne, sans antécédents connus dans l’univers du bâtiment, tout en calme et en maîtrise de soi, du moins en apparence. Seule femme de l’association, elle est aussi à la ville l’épouse de Julien.

Avant de devenir une histoire de famille, Philéas est une histoire de camarades qui commence à l’école d’architecture de Paris-Tolbiac. Des concours pour étudiants offrent au trio l’occasion de tester leur capacité à travailler ensemble. Après l’école, en 1993, ils sont lauréats pour la construction d’une gare maritime à Barneville-Carteret, dans la Manche. C’est l’acte fondateur de Philéas. Les architectes dépenseront dans cette construction l’énergie illimitée que l’on réserve à un premier projet, construit comme s’il était également le dernier. Heureusement, d’autres commandes suivront : un IUT de biochimie à Boulogne-sur-Mer, une gare de péage sur l’A29… L’écriture de ces édifices est dans la ligne néomoderne de l’époque, sans excès. Les membres de Philéas se défendent d’avoir suivi aveuglement l’école d’Henri Ciriani ; tout au plus s’inscrivaient-ils dans l’air du temps. On perçoit dans ces premières réalisations les éléments qui structureront le Philéas plus mature : goût pour les porte-à-faux, mis en place sans ostentation technophile ; affinité avec les matériaux particuliers comme les grands panneaux de béton blanc ou les revêtements réfléchissants posés en sous-face de l’auvent du péage de Quetteville. Après ces premiers bâtiments, les grands projets ne s’enchaînent pas autant qu’il le faudrait pour faire vivre l’agence, qui se tourne pour subsister vers des projets d’architecture intérieure : appartements, start-up Internet (juste avant l’éclatement de la bulle), laboratoire photographique (juste avant le passage à l’argentique), un secteur d’activité que Philéas a conservé jusqu’à aujourd’hui. C’est dans ce domaine, libéré des contraintes de l’architecture avec un grand A, que l’agence a produit ses réalisations les plus ludiques et décomplexées.

Autres intérieurs plus contraints : les stations du métropolitain parisien. Philéas est mandataire pour la rénovation de trente et une stations, entre 2002 et 2010. Une mission opérationnelle qui n’a pas vraiment enrichi le book de l’agence – l’exploitant souhaitait juste un rafraîchissement de ses stations – mais qui la mène vers d’autres projets comptant parmi ses références incontournables : le poste de commande centralisé de la RATP et une passerelle à Fontenay-sous-Bois, au-dessus des voies du RER, un chantier mené en site occupé.

Quittant les rivages du néomoderne, la production de Philéas a trouvé ses marques plus personnelles. Le trio se flatte de se voir confier de véritables projets casse-tête et d’y prendre goût. Entre le poste de commande de la ligne 13, perdu dans une impasse entourée de voies de chemin de fer, ou la salle d’animation, les trois associés en redemandent.

Un autre trait caractéristique de Philéas est sa volonté d’insérer une dimension artistique dans ses bâtiments. Le manifeste de cette démarche est sans conteste son intervention sur les bureaux de Gaz de France à La Plaine-Saint-Denis. Dissimulé derrière un grand plan de verre intégrant des films dichroïques, l’escalier technique disparaît et devient une sorte de tableau multicolore très spectaculaire qui structure tout l’espace.

L’agence poursuit sa collaboration avec des artistes, principalement des photographes auxquels elle commande des images qu’elle applique sur des points clés de ses bâtiments, façon Wallpaper, comme on dirait en Angleterre : une moquette imprimée d’un motif de pelouse sur un centre de tir à l’arc, un mur recouvert de photographies à l’entrée d’un boulodrome, etc.

Après quinze ans d’existence, l’agence a atteint un certain niveau de compétence. Elle regroupe huit personnes (associés inclus) et se dote de moyens pour développer les aspects environnementaux de ses projets, en s’associant avec le bureau d’études Plan 02, une émanation du collectif Plan 01 dont ils sont également membres. Leur soif d’architecture étant décidément inextinguible, Anne-Charlotte complète l’activité de l’agence par des missions auprès de la MICQP, tandis que Julien est architecte-conseil en Dordogne. Le temps qu’il reste est consacré au collectif French Touch, dont Philéas fait aussi partie.

C’est toujours par amour pour l’architecture que l’agence proclame son impatience d’en découdre avec tout type de projet et de commande. Elle s’est pour cela multipliée sur tous les fronts, intérieur et extérieur, se propose de résoudre vos projets compliqués, de toutes tailles – grands ou petits – et a même appris de nouveaux mots (comme le néologisme chronotopie, encore introuvable dans le dictionnaire). Preuve, s’il en est, qu’elle entend bien rester en phase avec les problématiques les plus pointues et les plus contemporaines. Quel maître d’ouvrage pourra résister à une campagne de persuasion aussi bien ficelée ?


Poste de commandement centralisé de la ligne 13, Malakoff
Ce bâtiment, le projet le plus emblématique pour l’instant de la démarche de l’agence Philéas, aurait très bien pu ne jamais voir le jour. Le maître d’ouvrage tout d’abord ne souhaitait guère plus qu’une salle de contrôle enterrée et n’envisageait pas de réaliser un bâtiment sur cette parcelle plutôt mal née, prise en étau entre les remblais des voies de chemin de fer à grande vitesse et celles du métropolitain. De problème, la complexité du site s’est muée en solution : le creusement de remblais pour réaliser les parkings étant impossible sans risquer de déstabiliser les ouvrages ferroviaires qu’il portait, l’agence a proposé de placer les trois plateaux en superstructure au-dessus d’un parking en rez-de-chaussée.
Le bâtiment était également contraint par son programme, dominé par les exigences des équipements techniques. L’interdiction d’ouvrir des vues sur la parcelle achève de poser l’édifice comme un grand monolithe blanc, recouvert de panneaux en polycarbonate alvéolaire. Un patio placé au dernier niveau, invisible depuis la rue, permet aux employés de sortir à l’air libre et de bénéficier de lumière naturelle dans les bureaux. La construction du PCC a été l’occasion de requalifier le site : l’impasse qui menait à la parcelle a été ouverte sur une rue, les murs antibruit placés le long des voies ont été habillés d’un parement en inox, revêtement qui se prolonge jusqu’à l’entrée de métro voisine, rafraîchie pour l’occasion.
[ Maître d’ouvrage : RATP/SEDP – Maître d’œuvre : atelier Philéas (collectif Plan 01) – BET : CETBA –
Programme : bureaux, parkings, locaux du personnel – Surface : 1 600 m2 Shon – Coût : 4,5 millions d’euros HT – Livraison : janvier 2006 ]


Reconstruction du centre d’animation du Point-du-Jour et du boulodrome, Paris XVIe

Au pied des immeubles HBM du XVIe arrondissement, ce bâtiment aux lignes cubiques effilées exprime clairement son statut d’équipement public. Il abrite en effet plusieurs activités (salle de spectacle, espace d’exposition, salles pour les activités physiques, la musique et les arts plastiques) sur une surface réduite. Cet ensemble est complété par un boulodrome en plein air. La parcelle était à la fois proche de la Seine et de voies de circulation à l’important trafic automobile. Les architectes ont conçu le bâtiment comme un belvédère insonorisé sur la ville, d’où l’on pourrait contempler le contexte urbain sans l’entendre.

[ Maître d’ouvrage : Ville de Paris, Direction de la jeunesse et des sports – Maître d’œuvre : atelier Philéas (membre de Plan 01) – BET : CETBA ; acousticien conseil, Avel – Programme : centre de loisirs, boulodrome quatre pistes – Surface : hors Å“uvre nette, 2 170 m2 – Coût : 4,03 millions d’euros HT – Livraison : décembre 2007 ]


Lot 2.7.2, ZAC Cardinet-Chalabre, Paris XVIIe
Cet imposant immeuble, semblant tout droit issu des plus riches heures des années soixante-dix, s’inscrit dans le plan général de la ZAC Cardinet-Chalabre, en face d’un nouveau parc occupant plus de la moitié des 7,3 hectares de cette opération d’aménagement. Le plan-masse dessiné par l’urbaniste Grether prévoyait une occupation du lot en équerre, un parti qui aurait  dégagé une grande cour en bordure du parc. L’agence a choisi au contraire d’installer une partie du programme dans l’angle laissé vide par le plan d’origine, afin d’articuler l’espace vert et la rue. Cette disposition permettra également à un maximum d’étudiants de profiter de la vue sur ce que les architectes n’hésitent pas à comparer à un mini-Central Park. Les conséquences de l’implantation de cette tourette sur l’ensoleillement de la cour, qui doit recevoir une école, ont été soigneusement étudiées par le biais de simulations informatiques.
Le programme est une accumulation de fonctions : 150 logements étudiants devant atteindre des performances de BBC, une cuisine centrale pouvant préparer 1 250 repas par jour et une école de 12 classes. Cette mixité multipliait les contraintes de sécurité : il a fallu, par exemple, s’assurer que les écoliers soient protégés d’éventuels jets d’objets depuis les chambres des étudiants. À la question de la complexité du programme, les architectes ont pris le parti de répondre en exaltant radicalement cette hétérogénéité par un empilement de volumes semblant s’ignorer les uns les autres. 

[ Maître d’ouvrage : RIVP – Maître d’œuvre : atelier Philéas – Programme : école polyvalente, cuisine centrale, centre de loisirs, 150 logements étudiants – BET TCE et économiste : Ph. Talbot – Conseil HQE : Plan 02 ]


Centre départemental et régional de tir à l’arc, Chennevières-sur-Marne (94)

Ce bâtiment de 1 600 mètres carrés constitue le plus grand centre couvert de tir à l’arc en France. Cette œuvre d’un minimalisme inhabituel dans la production de l’agence s’articule autour de trois éléments : le pas de tir – un grand hangar orienté au nord éclairé par une série de sheds –, les bureaux et vestiaires (logés dans un bâtiment long et effilé) et enfin le parc, traité comme une partie intégrante du projet. Les grandes baies vitrées ouvrant sur la nature donnent au bâtiment un aspect précieux, aussitôt contredit par la répétitivité de ce même élément, tendant à rapprocher l’équipement des constructions utilitaires de jardin, type serre. Le sol du pas de tir est recouvert d’une moquette sur laquelle a été imprimé un motif de pelouse inspiré par le parc.
 
[ Maître d’ouvrage : conseil général du Val-de-Marne – Maître d’œuvre : atelier Philéas – 1 % artistique : Delphine Coindet – Programme : halle de tir, champ de tir extérieur, archerie, bureaux et locaux de service – Surface : 1 600 m2 Shon – Coût : 1,5 million d’euros HT – Livraison : novembre 2005 ]


École élémentaire et centre de loisirs  Guillaume-Apollinaire, Bondy (93)

Située en centre-ville de Bondy, la parcelle sur laquelle a été construite cette école n’en était pas moins chaotique, constituée d’un assemblage hétéroclite de barres d’habitation, de pavillons de banlieue et d’un cimetière sur sa partie est. La mairie voulait que ce bâtiment soit exemplaire, tant du point de vue environnemental que de son intégration dans le quartier. Elle souhaitait en particulier que l’école puisse s’ouvrir aux associations et aux habitants ayant besoin d’utiliser ses équipements, comme la salle polyvalente mise à la disposition de troupes de théâtre amateur.
Dans cet environnement déstructuré, l’école se charge d’afficher un comportement vertueux. Les quinze classes ont été réparties dans deux petites barres parallèles qui délimitent la cour, une rue intérieure traversée par deux passerelles. L’orientation des corps de bâtiment vers l’est a permis de maximiser les apports solaires. L’institution scolaire cherche à faire Å“uvre de pédagogie autant pour ses élèves que pour leurs parents : les brise-soleil en céramique des façades, les toitures végétalisées visibles depuis la rue ou les panneaux solaires thermiques doivent rendre explicite l’engagement environnemental de ce bâtiment, l’un des premiers à avoir suivi les quatorze cibles de la HQE et à avoir reçu le label HQE tertiaire. Ces éléments visibles sont complétés par toute une série de dispositifs moins apparents : rupteurs de ponts thermiques, matériaux recyclables ou issus de filières non polluantes, cuves de récupération des eaux de pluie, etc. 

[ Maître d’ouvrage : Ville de Bondy. Mandataire, Sodedat 93 – Maître d’œuvre : atelier Philéas – BET HQE : Cap Terre – Programme : école élémentaire et centre de loisirs – Surface : 3 100 m2 – Coût : 5,7 millions d’euros HT – Livraison : septembre 2007 ]


Réaménagement du hub créatif  d’une agence de publicité, Paris VIIe

L’agence Euro RSCG a regroupé sur un seul niveau l’ensemble de son personnel dit « créatif ». Publicité, édition, achat d’art, production, management, branding : les différentes compétences de l’entreprise sont rassemblées dans un lieu qui doit être davantage qu’un plateau de bureaux. Vibrant d’une effervescence toute publicitaire, il doit favoriser les échanges, les confrontations, le bouillonnement de ces professionnels qui travaillent, selon leurs propres termes, « de manière tribale », tout en préservant un relatif calme. Cette souplesse est incarnée par l’espace ludique placé au centre des bureaux, une plateforme dont on peut modifier la configuration par le biais d’une batterie de rideaux permettant l’isolement total ou l’ouverture complète sur le reste de l’espace de travail. Cerise sur le gâteau : cette plateforme dissimule en son centre une table montée sur ciseaux que l’on peut faire apparaître et disparaître à volonté.

[ Maître d’ouvrage : Euro RSCG – Maître d’œuvre : Philéas – Programme :
83 postes de travail – Surface : 800 m2 – Coût : 480 000 euros ]


Philéas - Soumis à la question

> Quel est votre premier souvenir d’architecture ?
DV : Le Centre Georges-Pompidou. / JZ : Mon père. / ACZ : Mes meccanos.

> Que sont devenus vos rêves d’étudiant ?
Ils ont bien grandi.

> À quoi sert l’architecture ?
À la même chose que la cuisine.

> Quelle est la qualité essentielle pour un architecte ?
Avoir de bons organes, foie, cœur, poumons.

> Quel est le pire défaut chez un architecte ?
Vouloir rester jeune.

> Quels sont les vôtres ?
À nous trois, on cumule les pires défauts possibles.

> Quel est le pire cauchemar pour un architecte ?
Être surfait.

> Quelle est la commande à laquelle vous rêvez le plus ?
Un hôpital 600 de grande hauteur, à loyer modéré BBC, avec vue imprenable.

> Quels architectes admirez-vous le plus ?
Koz, BP et l’Atelier du Pont.

> Quelle est l’œuvre construite que vous préférez ?
Un grand classique : le Centre Pompidou.

> Citez un ou plusieurs architectes que vous trouvez surfaits.
Si vous croyez qu’on va vous le dire…

> Une œuvre artistique a-t-elle plus particulièrement influencé votre travail ?
DV : Christo. / ACZ : Andy Goldsworthy et James Turrell. /
JZ : Guy Rottier et Windsor Mc Kay.

> Quel est le dernier livre qui vous a marqués ?
Le Stade Dubaï du capitalisme de Mike Davis [éd. Les Prairies ordinaires, 2007].

> Qu’emmèneriez-vous sur une île déserte ?
Mes associés.

> Quelle est votre ville préférée ?
Paris.

> Le métier d’architecte est-il enviable en 2009 ?
Oui, jusqu’à l’article du Monde du lundi 3 octobre dernier.

> Si vous n’étiez pas architecte, qu’auriez-vous aimé faire ?
DV : Pilote automobile. / ACZ : Bonne sœur. / JZ : Bûcheron.

> Que défendez-vous ?
La veuve, l’orphelin et les fenêtres dans les salles de bains.

> Quelle question auriez-vous aimé que l’on vous pose ?
Que proposez-vous pour le Grand Pari(s) ?

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