Mais à quel usage ce bâtiment est-il destiné ? - D'A n°200

Mais à quel usage ce bâtiment est-il destiné ?
  1. Les premières villas du petit-fils de Victor Horta, illustration du fameux dicton : « Certains croient que le génie est héréditaire, les autres ont des enfants. »
  2. Les symptômes de la légalisation du cannabis aux Pays-Bas.
  3. Des MOGM, maisons (h)ollandaises génétiquement modifiées.

Deux villas à Leyde, Pays-Bas, 24H-architecture, Rotterdam.
Depuis Rietveld, l’architecture hollandaise nous avait habitués à ses maisons cubiques aux formes simples et épurées, elles-mêmes héritières des maisons en bande aux grandes fenêtres verticales que l’on peut toujours admirer le long des canaux d’Amsterdam. Un miracle de simplicité et d’efficacité toujours renouvelé, toujours envié par de nombreux architectes de l’Hexagone, qui verraient bien là une alternative au mas provençal, modèle triomphant de Dunkerque à Biarritz – on exagère à peine.
Mais tout est peut-être en train de changer sous l’influence de l’écologie, si l’on en croit ces deux
maisons construites dans un lotissement à Leyde, entre Amsterdam et La Haye. Les architectes en chef du secteur n’avaient établi aucune restriction architecturale : un vent de liberté qui a immédiatement fait onduler les longs cheveux de ces deux façades, laissant aux architectes de 24H le loisir d’appliquer leurs conceptions expérimentales en matière d’architecture environnementale et de mettre en œuvre leur concept ô combien audacieux d’« art d’éco » (en français dans le texte, sur le site Internet de l’agence). « La nature, ce sont les morceaux pétrifiés de la terre transformés en matériaux de construction », disent encore les architectes sur leur site ; ou bien « la nature est une expérience spectaculaire, un événement inoubliable ». Nous ne sommes pas près d’oublier ces deux maisons, qui marquent peut-être le début d’une mutation débridée de l’architecture fonctionnaliste et l’ouverture des vannes sur un nouveau cycle de création, inattendu, périlleux, terrible…
Accident de l’histoire ou prémices d’une révolution en marche, elles nous autorisent bel et bien à affirmer, sans risque de nous fourvoyer, « qu’il y a quelque chose de tordu au royaume de Hollande ».

Olivier Namias

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