Mais à quel usage ce bâtiment est-il destiné ? - D'A n°204

Mais à quel usage ce bâtiment est-il destiné ?
  1. Le relookage de la tour Eiffel par Édouard François.
  2. Le relookage de l’Arc de triomphe par Jacques Ferrier.
  3. Le « Gherkin » (le « cornichon » londonien de Foster) revisité par Kean Yang, le pape malaisien du gratte-ciel vert.

Réponse : la « Bionic Arch, a sustainable tower », Taichung 2011, Taiwan. Projet conçu par Vincent Callebaut dans le cadre du concours international « Taiwan Tower ».

Il faut reconnaître à Vincent Callebaut une constance certaine : depuis 2000, ce jeune architecte imagine l’inimaginable, avec du vert dedans. Comme les yaourts ou les légumes cultivés en Amap, ses projets sont bio, résolument. Qu’il ait choisi le créneau environnemental par opportunisme ou par conviction, il ne donne pas dans l’écologie timorée. Comment croire que celui qui a dessiné en 2004 « le corset urbain, un hybride intermédiaire » – un projet qui transforme Bruxelles en restaurant chinois un jour de mariage – viendra vous bassiner avec son compost au lombric, ou vous tancer parce que vous avez encore pris l’avion pour partir en vacances ?
Un bâtiment, ou plutôt un projet éco-bionique sortant des ateliers Callebaut, cela a du souffle, c’est une superproduction hollywoodienne. D’ailleurs, à part l’Île flottante, qui porte un nom de dessert, les projets ont souvent des titres à occuper les sommets du box office. Ce sont : « The Eye of the Storm » (2005), avec Stallone, bien sûr ; puis, en 2006, « Le Précipice de basalte », la suite du "Piège de cristal" avec Bruce Willis ; « The Atoll Below the Ocean’s Level, a Visual Silence » (2003), un remake du "Waterworld" de Kevin Kostner tourné en Corée du Sud, hommage à Jacques Cousteau, acteur et réalisateur monégasque. « Red Baobab » (2006) reste inclassable, mais comment ne pas mentionner « Lilypad, a floating Ecopolis for Climate Refugees » (2008), encore une île flottante pleine de réfugiés pauvres, ancrée sous les fenêtres du paradis fiscal des Grimaldi, une idée qui a dû tomber à l’eau le jour où Steve Job a rejoint le LilyCloud ?
Mais cessons là les sarcasmes faciles. Vincent Callebaut, c’est notre Paul Maymont 2.0, un architecte habité par un univers personnel très cohérent, étonnant parfois, saugrenu toujours, façonnant à coups de 3D un monde meilleur dont on n’est pas trop sûr qu’on aimerait qu’il advienne, quand bien même les palmiers y foisonnent. Un projet de VCA (Vincent Callebaut architectures), c’est fait pour rêver du futur et faire peur aux belles-mères et, à en juger par la liste interminable des publications diffusée sur son site, cela sert aussi à attirer les magazines, le nôtre ne faisant pas exception à la règle !

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