Qu'est-ce que la financiarisation?

Rédigé par isabelle BARAUD-SEFARTY
Publié le 05/12/2007

La tour Swiss Re (Norman & Foster), emblème de la financiarisation de la City, Londres.

Dossier réalisé par isabelle BARAUD-SEFARTY
Dossier publié dans le d'A n°169 La financiarisation d'un secteur découle d'un phénomène en deux étapes.
Première étape : la place prise par les acteurs « financiers Â» (banques, investisseurs institutionnels, fonds d'investissement…, dont l'objet est de placer de l'argent pour le faire fructifier) augmente. En effet, les entreprises ont de plus en plus recours aux marchés financiers pour constituer leurs capitaux, tandis que, dans le même temps, les fonds de pension et la gestion collective se développent. Le secteur de la ville n'échappe pas à ce phénomène. 

Ainsi, les contrats de partenariats public-privé donnent un rôle significatif aux banques et investisseurs ; de même, la réglementation sur les SIIC conduit de plus en plus de sociétés foncières à se faire coter en Bourse.
Deuxième étape : cette place plus importante prise par les acteurs financiers se propage aux acteurs non financiers (opérateurs, exploitants, industriels, dont le but premier est de produire des biens, ou de gérer des services), qui dès lors s'inscrivent dans une logique de plus en plus financière.
Cette financiarisation se traduit de la manière suivante :
1. L'objectif de l'entreprise n'est plus seulement de dégager des marges bénéficiaires qui lui permettent de poursuivre ou de développer son activité mais de dégager un taux de profit équivalent à celui qu'elle pourrait obtenir sur les marchés financiers ou via d'autres placements ; autrement dit, la vision industrielle cède la place à une logique plus spéculative.
2. La liquidité devient un élément central et conduit à privilégier des investissements à court terme et des produits flexibles qui pourront être arbitrés facilement.
3. Les entreprises s'internationalisent pour avoir accès à de nouveaux marchés, faire des économies d'échelle mais aussi saisir les meilleures opportunités et répartir les risques.
4. La gouvernance de l'entreprise se modifie – avec la dichotomie entre manager et actionnaires – et le rôle des intermédiaires financiers se développe.
5. La notion de risque devient centrale, ce qui se traduit notamment par un développement des produits dérivés (voir l'encadré sur le risque).
Par exemple, la financiarisation de l'immobilier désigne, d'une part le fait qu'on n'achète plus un immeuble au regard de ses caractéristiques physiques (localisation, état, architecture…) mais en fonction de ses caractéristiques financières (flux de loyers, flux de charges…) et d'autre part, le fait que les intervenants du marché sont de plus en plus dans une optique financière, avec une logique de création de valeur (il faut dégager un rendement pour l'actionnaire) et de court terme.

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