![]() La destruction du Quartier historique de Bab el Turkman à Homs. |
La guerre en Syrie continuant de faire l'actualité de nos journaux, D'architectures relaye ici l'alerte de l'association Patrimoine sans frontières sur les dangers
concernant le patrimoine culturel de la ville d'Alep, et sur d'autres sites syriens, inscrits sur les listes du patrimoine mondial de l'Unesco.
Pour plus de renseignements : http://www.patrimsf.org |
" Alors que la Syrie n'en finit pas de compter ses morts, le patrimoine historique exceptionnel de ce pays, menacé par le conflit, suscite de vives inquiétudes. Des voix se sont élevées dès le début des affrontements pour dénoncer les risques pesant sur des sites d'une grande valeur historique et sur la nécessité de les protéger.
En mars dernier, devant la dégradation de la situation, la directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, a lancé un appel à toutes les parties impliquées dans le conflit pour qu'elles assurent la protection de cet héritage culturel exceptionnel qui compte près de 5 000 sites historiques, vieux pour certains de plusieurs milliers d'années, dont six sont inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO et douze sur la liste indicative. Selon un rapport publié par le Global Heritage Fund en mai dernier, les villes mortes du nord de la Syrie, l'ancienne ville romaine de Bosra, située dans la région montagneuse du djebel druze dans le Sud, la citadelle de Madiq, située près des ruines antiques d'Apamée dans la province de Hama et habitée depuis le néolithique, ainsi que le célèbre krak des Chevaliers, forteresse croisée de la province de Homs, ont été gravement endommagés.
Jad Tabet, vice-président de Patrimoine sans frontières, a pu rencontrer à Beyrouth des spécialistes syriens du patrimoine réfugiés au Liban, qui lui ont fait part de leur grande inquiétude face aux dangers qui menacent actuellement la vieille ville d'Alep où se déroulent de violents combats depuis quelques semaines.
Inscrite par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité, la vieille ville d'Alep témoigne de la richesse et de la diversité des civilisations qui s'y sont succédées depuis le IIe millénaire avant Jésus-Christ. De nombreuses périodes de l'histoire ont imprimé leur marque sur le tissu architectural de la ville, depuis les Hittites, les Assyriens, les Akkadiens, les Grecs et les Romains, jusqu'aux Omeyyades, aux Ayyoubides, aux Mamelouks et aux Ottomans. Les souks, les palais, les khans, les bains publics, la citadelle, la grande mosquée fondée sous les Omeyyades et reconstruite au XII e siècle, la madrasa Halawiyé du XIIe siècle qui intègre les vestiges de l'ancienne cathédrale chrétienne, le Bimaristan Arghun al Kamili construit au XIVe siècle pour abriter les malades mentaux ainsi que d'autres mosquées et madrasas, témoignent de manière exceptionnelle des aspects sociaux, culturels et économiques de ce qui fut l'une des villes les plus riches du Levant.
Localisés jusqu'au début du mois d'août dans les quartiers périphériques, les combats touchent depuis quelques semaines le centre de la ville et menacent désormais son cœur historique. La monumentale citadelle, qui s'élève au-dessus de la vieille ville et qui abrite les vestiges de mosquées, de palais et de thermes, a subi de nombreux bombardements qui ont notamment endommagé son portail d'entrée et le pont de pierre qui surplombe les douves. Plusieurs autres édifices historiques, dont la mosquée de Mahmandar située dans le quartier de Bab el Nasr, ont également été touchés. Les quartiers de Jdeideh et de Sleimanyeh ont été le théâtre de combats violents et les autres quartiers de la vieille ville sont soumis à des bombardements lourds. Il est à craindre qu'avec l'intensification des combats, l'intervention des chars et de l'aviation, et la volonté proclamée de faire de la bataille d'Alep « la mère de toutes les batailles », le patrimoine de la vieille ville ne connaisse le même sort que de nombreux quartiers historiques de Homs, détruits lors des affrontements du printemps dernier.
Dans ces circonstances
dramatiques où le bilan des victimes s'alourdit chaque jour,
Patrimoine sans frontières joint sa voix à celles des organisations
de défense du patrimoine syrien pour appeler au respect des
conventions internationales dont la Syrie est signataire, afin de
sauver aussi de la destruction un patrimoine unique qui a survécu
pendant des siècles aux guerres, aux invasions et aux catastrophes
naturelles. "
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