Architecte : Atelier Simon Teyssou Rédigé par les architectes Publié le 20/05/2015 |
Le concept architectural
Porté
par LOGISENS, bailleur social aurillacois, le concours d’architecture
portait sur un immeuble d’une quarantaine de logements (2916 m²),
des bureaux (plateau de 520 m²), des commerces (environ 280 m²) en
rez-de-chaussée, et des stationnements souterrains. Le projet est
situé le long du boulevard du Vialenc et à l’entrée de l’Eco
quartier éponyme. La nouvelle ZAC du Vialenc, qui marque un tournant
dans la stratégie urbaine de la ville d’Aurillac, est projetée
sur une ancienne friche industrielle (Centre Lait). Elle constitue
une alternative à l’étalement urbain sous forme de lotissements
pavillonnaires de mise jusqu’alors.
À l’échelle de la
ZAC, l’immeuble a pour vocation de marquer l’entrée de l’écoquartier par son déploiement linéaire, tout en protégeant
l’intérieur de l’extension urbaine des nuisances sonores du
boulevard du Vialenc, voie la plus passante du département du Cantal
ou circulent environ vingt-cinq mille véhicules par jour.
Les
conditions du projet –géométrie linéaire du lot dévolu au
projet, programme caractérisé par une demande de logements de
petite dimension (T1 et T2 essentiellement), contraintes acoustiques,
nous ont incités à proposer un projet radical pour lequel la
question de l’évolutivité de l’immeuble devenait fondatrice du
projet.
Le projet associe une épine dorsale en béton, un
volume long et étroit implanté parallèlement au boulevard faisant
office de mur protecteur contre les nuisances sonores du boulevard et
un volume en bois de même longueur et plus large, adossé au premier
côté intérieur de la ZAC. Pour répondre à l’épannelage fixé
par le cahier des charges de la ZAC, et l’obligation d’élever
ponctuellement l’immeuble sur une hauteur de six étages, le
système est dédoublé à l’extrémité Sud-Est du projet où l’on
retrouve un second volume en béton lui-même associé à un volume
en bois. Des coursives extérieures couvertes coulissent entre les
deux systèmes jumelés.
Le principe structurel associant deux
volumes linéaires, l’un en béton garantissant le contreventement
de l’édifice, l’autre en bois, adossé au premier, permet de
s’affranchir de la présence de murs de refend dans les volumes en
bois. Les cloisons entre logements, acoustiques légères et non
porteuses, sont composées d’une double ossature isolée avec
parements en plaques de plâtre de 25 mm d’épaisseur. Elles sont
susceptibles d’être facilement démontées pour recomposer les
logements suivant les exigences des générations futures.
Pour
garantir l’évolutivité des logements, l’ensemble des pièces
humides, les deux circulations verticales et la majorité des entrées
des logements sont implantées dans les volumes en béton, épines
dorsales du projet, selon un principe de « bandes actives » ou
d’espaces servants. Les logements sont desservis par des coursives
qui donnent un intérêt plastique à la façade nord-est sur le
boulevard. Les espaces nobles des logements sont idéalement placés
dans les volumes en bois et s’ouvrent majoritairement sur
l’intérieur de l’écoquartier.
À la réflexion sur
l’évolutivité s’ajoutent des considérations thermiques et
climatiques. Les volumes en béton sont orientés au Nord-Est et
constituent des tampons thermiques entre extérieur et espaces nobles
des logements, les séjours et les chambres. Par leur masse, elles
remplissent une fonction d’inertie thermique. Les séjours et les
chambres sont très majoritairement orientés au Sud-Ouest ou Sud-Est
dans les volumes en bois. Des ouvertures généreuses, y compris dans
les chambres, favorisent les apports solaires passifs et un bon
niveau d’éclairement des espaces habités.
Le choix de l’association des systèmes constructifs bois avec le béton
Plutôt que
d’opposer architecture massive et architecture filigrane, le projet
valorise l’association des deux et les propriétés respectives de
leurs matériaux.
L’architecture massive en béton est
consacrée à la réalisation du sous-sol comprenant le parc de
stationnement, le socle du rez-de-chaussée qui accueille commerces
et stationnement ainsi que les épines dorsales en béton.
Le
béton est valorisé pour ses propriétés intrinsèques : il permet
de se protéger efficacement des nuisances sonores consécutives aux
flux routiers du boulevard, il constitue une masse thermique qui fait
défaut aux ouvrages en bois, il est un matériau robuste, coupe-feu
par nature et assure une grande partie du contreventement du
projet.
L’architecture filigrane des volumes en bois associe
un squelette en bois à des parements intérieurs et extérieurs. Les
structures verticales sont réalisées soit avec des poteaux en
lamellé collé associés à des traverses en bois et/ou en acier
galvanisé avec panneaux de contreventement OSB soit sous forme de
murs à ossature bois plus conventionnels pour les pignons. Les
structures horizontales sont réalisées avec des solives en lamellé
collé d’une portée de six mètres environ et des panneaux de
contreventement, support de chapes en ciment. Le registre de
l’architecture filigrane est également à l’œuvre pour les
coursives constituées d’un assemblage de tubes en acier galvanisé
support de platelages en bois.
Des enveloppes extérieures en
bois ou en zinc contribuent à effacer la distinction entre
architecture de masse et architecture filigrane. Sans lien avec la
question structurelle, le choix des « peaux » extérieures obéit Ã
une logique autre. Les façades laissent entrevoir ponctuellement un
feuilleté de matières (zinc, bois, verre) exacerbant le registre de
couches superposées constituant une peau complexe.
Les
parements en bois sont utilisés lorsqu’ils sont facilement
accessibles pour leur entretien par les balcons, loggias ou coursives
et qu’ils sont en outre relativement peu exposés aux intempéries.
Les parements en zinc recouvrent les façades inaccessibles et
exposées.
Texte rédigé par l'Atelier Simon Teyssou
Photographies de Benoît Alazard et Christophe Camus
Maîtrise d’'ouvrage : LOGISENS, Aurillac
Maîtrise d’œuvre : Atelier d'architecture Simon Teyssou, le Rouget (15), Mathieu Bennet chef de projet ; BET 3B Bernard Batut (bet structure bois), Montauban ; SETERSO (bet structure béton), Agen ; AES (bet fluides), Clermont-Ferrand ; C+ (bet acoustique), Rodez
Surfaces SHON : 3712 m² (hors coursives)
Coût des travaux : 4 037 000 € HT
Livraison : automne 2013
[ MOA : SPL Pariseine - MOE : Architectes: Chartier+Corbasson architectes ; Architecte du patrimoin… [...] |
[Architecte mandataire + paysage : 4_32 architecte - BET Structure et Fluides : Iliade i… [...] |
Maîtres d’œuvre : Figures (Charlotte Billon, Thomas Bouchet, Brice Launay, avec Victorien Pouria… [...] |
Lieu : Rue Buzenval, Paris (20) Maîtrise d’ouvrage : Elogie-Siemp Maîtrise d’œuvre : N… [...] |
Maîtres d'ouvrages : Commune de RoquevaireMaîtres d'oeuvres : Huitetdemi (mandataires… [...] |
Maîtres d'ouvrages : AXE IMMOBILIER PARIS SUD AMENAGEMENTMaîtres d'oeuvres : MCBAD archi… [...] |
Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :
Vous n'êtes pas identifié. | |||
SE CONNECTER | S'INSCRIRE |
> Réalisations |
> Questions pro |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6
L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent. |
Quel avenir pour les concours d’architecture publique 2/5. Rendu, indemnité, délais… qu’en d… |
Quel avenir pour les concours d’architecture publique ? 1/5
Structure des procédures, profil des équipes à monter, références à afficher, éléments de rendus…, les concours publics connaissent depuis… |