En 2016, l’agence Kengo Kuma And Associates (KKAA) remporte le concours pour l’extension du musée consacré à la vie et à l’œuvre de l’auteur danois Hans Christian Andersen à Odense, sa ville natale. Après un chantier de six ans, le lieu ouvre ses portes en 2022. L’architecte japonais via son agence parisienne livre un projet tout en courbes et en tangentes, suggérant un parcours rythmé par des dispositifs architecturaux qui marquent l’interface entre deux mondes. À l’image d’un étonnant skypool – un oculus immergé au fond d’un bassin –, les interactions avec la surface se multiplient, jouant de vitrages, de jardins engloutis et de percées d’un monde à l’autre.

Andersen est né en 1805 dans la petite ville d’Odense, située à un peu plus d’une heure de train de Copenhague. Pour l’atteindre, il faut emprunter la plus ancienne ligne de chemin de fer du Danemark, puis traverser le détroit du Grand Belt par un pont suspendu qui plonge dans un tunnel à mi-chemin jusqu’à l’île de Fionie. Otto Weitling et Hans Dissing, tous les deux disciples d’Arne Jacobsen et architectes du pont, avaient sûrement en tête les histoires du plus grand conteur danois en dessinant leur ouvrage. On y retrouve déjà des thématiques propres à l’œuvre d’Andersen : le voyage ponctué d’évènements, le passage d’une île à l’autre, du monde du dessus au monde souterrain…

À Odense, la volonté formelle et la philosophie constructive de l’agence japonaise sont venues se conformer aux exigences économiques, techniques et climatiques locales tout en intégrant un parcours muséal à la hauteur du plus célèbre des auteurs danois. Le parcours et le bâtiment expriment ainsi constamment les thèmes si chers à Andersen de la dualité et des péripéties.

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