Hadramout, Yémen. Avant qu'il ne soit trop tard.

Rédigé par Marie-Hélène CONTAL
Publié le 30/04/2012

site de Masn'at Sif en 2007, Yémen © Salma Samar Damluji

Dossier réalisé par Marie-Hélène CONTAL
Dossier publié dans le d'A n°208

Salma Samar Damluji est une architecte irakienne qui vit entre Londres et Beyrouth où elle mène, en tant qu'historienne de l'architecture islamique, une brillante carrière internationale. Cette belle carrière a été infléchie par deux événements décisifs : la rencontre avec Hassan Fathy, en 1975, et la découverte en 1978 du Hadramout, cette région du Yémen traversée par la route de l'Encens, berceau de l'architecture de terre.

Depuis, Salma Samar Damluji n'a cessé de se consacrer à l'étude de cette architecture et, depuis 2005, de la rénover avec l'aide de la Fondation Daw'an Mud Brick Architecture qu'elle a créée. Cet engagement mobilise toutes les cordes de son arc car, sur les lieux mêmes de ses interventions, il lui faut être historienne, technicienne, professeur et architecte en chef.

« Le Hadramout, jusqu'au milieu des années 1990, était un pays préservé, la dernière réserve et le royaume de l'architecture de terre. Â» Depuis, les conflits ont disloqué la société. Les élites sont parties pour le Golfe ; le peuple abandonne des villages qui étaient la matrice de sa vie matérielle et de sa culture, sculptés par des générations de jardiniers-terrassiers-hydrauliciens aux savoirs inestimables. Au Yémen, le World Heritage a labellisé quelques sites. Leur avenir est aussi doré que celui de Venise. Mais les amateurs visiteront des forteresses vides, au milieu d'une civilisation qui meurt. La Fondation Daw'an veut agir par la base, relevant les villages, palais et maisons, pour faire école et pour que les habitants y restent vivre. Son animatrice est une architecte d'origine irakienne, née à Beyrouth en 1954 et qui partage aujourd'hui sa vie entre le Liban, l'Angleterre et le Yémen. Si les travaux d'Anne Feenstra ou de TYIN relèvent de l'emergency architecture, cette lauréate du Global Award 2012 explique qu'elle répond à la même urgence sociale et humaine : sauver le patrimoine architectural et agraire d'un peuple, c'est avant tout maintenir la matrice de sa culture et de son économie.


Lisez la suite de cet article dans : N° 208 - Mai 2012

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