La suite d’un feuilleton : deux ans après avoir fait marche arrière sur une potentielle démolition, le Board of Governors (le conseil d’administration ndlr) de l’Institut Indien de Management d’Ahmedabad a annoncé sa décision de finalement raser et reconstruire l’ensemble des dortoirs de l’institut dont la restauration a été jugée « impossible et inefficace ». |
L’architecte urbaniste et ancien élève de Louis I. Kahn Christian Devillers qui s’est engagé dans sa sauvegarde nous rappelle que l’Indian Institute of Management est un des plus grands chefs d’œuvre de l’architecture du XXème siècle. La partie des « dormitories » se distingue par une composition extrêmement originale que l’on pourrait qualifier de polyphonique et sérielle et parvient à créer une très grande diversité spatiale et une infinité de parcours possibles à partir de la répétition d’un même élément. C’est, de ce point de vue, une œuvre ouverte qui pour citer Glenn Gould « n’a ni commencement, ni fin, ni véritable tension, ni véritable résolution ». On trouve un tel dispositif dans l’art de la seconde moitié du siècle passé mais, à ma connaissance, dans aucune autre œuvre d’architecture de ce niveau. Il s’agit d’une invention considérable et d’un nouveau concept d’espace architectural aussi important et radical que celui des avant-gardes du début du siècle.
La décision initiale avait été annoncée dans un mail aux étudiants par le directeur Errol D’Souza en 2020. Ce courriel avait ensuite fait l’objet d’une première levée de boucliers autour de l’historien de l’architecture William J. R Curtis. La démolition avait été annulée au profit d’une rénovation complète des bâtiments du campus.
Deux ans plus tard, la démolition est de nouveau annoncée déclenchant une nouvelle riposte écrite virulente de l’historien. Il reproche une fois de plus au directeur et à l’institution de se relancer sur « la voie nihiliste et négative de la démolition » et d’établir « un dangereux précédent en détruisant un chef d’œuvre Indien et universel ». L’historien s’adresse également au gouvernement indien en la personne du premier ministre Narendra Modi et l’accuse de « destruction volontaire d’héritage culturel et de mémoire nationale ».
Sa lettre, relayée à de nombreuses agences internationales fait office d’appel à la mobilisation des grandes figures de l’architecture mondiale pour la protection de cette œuvre majeure de l’architecte américain.
L’institut avait pourtant fait l’objet d’un prix de distinction du Prix Unesco Asie Pacifique pour le patrimoine culturel pour l’opération de rénovation réalisée sur la bibliothèque Vikram Sarabhai en 2019.
Retrouvez les photos de l'Indian Institute of Management de Jeroen Verrecht sur Ignant.
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