On pourrait s'amuser à composer une vision manichéiste du monde du bâtiment : il y aurait d'un côté la générosité, l'humilité et la contrition du pêché moderniste (comprendre low cost, développement durable et démocratie participative). Une posture qui a trouvé une forme d'accomplissement à la dernière Biennale de Venise. De l'autre, il y aurait l'égoïsme, l'ostracisme, l'apologie de l'argent et l'ostentation du pouvoir qu'elle permet d'exercer sur les autres. Une attitude magistralement incarnée par un promoteur immobilier spécialisé dans les casinos, les tours et les « resorts » pour nouveaux riches. Vous aurez reconnu l'antechrist de l'architecture : Donald Trump.
Il faudra peut-être un jour s'intéresser à ce magnat de l'immobilier à la peau orange et à la houppe jaune, mais contentons nous pour l'instant aux hérauts de l'engagement social : dans l'échelle de la contrition des architectes, le dévouement porté à l'habitat participatif ou coopératif arrive largement en tête. L'élan artistique y est refoulé devant la parole donnée aux habitants, l'ego s'efface, l'individualisme banni. Il est vrai qu'on les regarde souvent avec condescend…
[...]