Menacées par la privatisation de pans entiers de l’espace public, les grandes villes et les métropoles n’en ont pas moins acquis un indéniable savoir-faire en matière de fabrication urbaine et d’architecture. La raréfaction du foncier a au moins un avantage, elle permet encore à la puissance publique de contenir la violence des investisseurs et de la promotion privée, des acteurs dont l’objectif n’a – par essence – jamais été de travailler pour le bien commun. Sincères ou non, que ce soit sur le site des halles Pouchard sur le canal de l’Ourcq à Pantin ou pour « Faire Paris autrement » à Saint-Vincent-de-Paul, les promoteurs ambitieux se doivent désormais d’afficher d’avenants et vertueux visages : co-jardinage, co-working, co-partage, co-fooding, co-living, co-corico…
Mais loin des grandes agglomérations, ces jeux de séduction n’ont pas cours et la situation est très préoccupante : destruction des terres agricoles remplacées par des zones commerciales et du pavillonnage, arasement des bocages, désertification et dégradation des centres-bourgs, réhabilitation sauvage de l’architecture vernaculaire traditionnelle… En dehors d’inv…
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