Dans une Suisse où règne la belle architecture de béton, et dans une ville où ne manquent pas les édifices bourgeois, la réalisation d’un petit immeuble de logement construit en pierre porteuse est un petit évènement. Visite et analyse d’une opération atypique.

Genève aussi a été une ville industrielle, et on y compte sur les berges du Rhône nombre de parcelles anciennement occupées par des manufactures qui font désormais l’objet d’une forte spéculation immobilière. Soucieux de préserver un minimum de mixité sociale au centre-ville, le Canton a cédé voici quelques années un petit terrain dont il était propriétaire à une fondation caritative pour qu’elle y réalise une opération rassemblant un centre d’accueil pour personnes en difficulté et quelques logements sociaux. À l’issue d’un concours sur invitation, l’Atelier Archiplein (voir le portrait dans le n° 292 de d’a, septembre 2021) a été retenu pour concevoir et mettre en Å“uvre l’édifice qui maintenant se dresse avec élégance à l’entrée de la rue de la Coulouvrenière.

Une équation difficile

Les architectes Marlène Leroux et Francis Jacquier ont travaillé à l’intérieur d’un gabarit extrêmement contraint, dicté par l’immeuble mitoyen haut de trois étages et identifié, à tort ou à raison, comme caractéristique du patrimoine industriel genevois. Dans le cadre d’une Déclaration préalable et des attentes précises du maître d’ouvrage, les architectes avaient à loger un équipement en rez-de-chaussée et dix appartements sur trois niveaux dans une

[ Maître d’ouvrage : Fondation Nicolas Bogueret – Maître d’œuvre : Atelier Archiplein – Programme : 10 logements sociaux et un centre d’accueil – Surface : 1 100 m² – Coût : 5,6 millions d’euros HT – Calendrier : concours, 2018 ; livraison, 2023 ]