![]() L’architecture est trop sérieuse pour être laissée aux architectes |
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L’architecture est trop sérieuse pour être laissée aux architectes, Giancarlo De Carlo, Éditions Conférence, 16 x 22 cm,
384 p., 49 ill., 29 euros.
Incarnation
typique de la figure de l’architecte-intellectuel engagé, Giancarlo De Carlo
(1919-2005) voit ici la première publication en français de douze textes qu’il
a écrit pendant plus de trente années (1959-1995). Admirablement traduits par
Christophe Carraud, ils abordent des thèmes chers au praticien, enseignant et
homme de revues (il a fondé en 1978 et dirigé pendant de nombreuses années la
revue Spazio e Società) :
le malaise dans la modernité et dans les Ciam (dont il fut membre dès le
congrès d’Hoddesdon en 1951) ; la crise de l’enseignement et mai 1968 ;
la « résidence » (qu’il aurait peut-être fallu traduire par « l’habitat »,
question fondamentale durant les derniers Ciam, lors desquels De Carlo fut
très actif) ; la participation des habitants, qui fut le combat de sa
vie ; le rapport des villes et des territoires ; la coupure entre l’architecture
et son public, laquelle appelle un diagnostic sévère, que tempère une
injonction : « L’architecture est morte, vive l’architecture ! »
Curieusement,
aucun texte de cette sélection n’évoque le travail à la fois architectural,
urbain, politique et pédagogique qui aura occupé De Carlo pendant presque
cinquante années dans la ville d’Urbino. Une omission que pourrait réparer un
nouveau volume de traductions, tant la production écrite de l’architecte est
féconde.
À noter, chez le même éditeur (qui a produit en
2021 une précieuse traduction des Kindergarten
Chats de Louis H. Sullivan), deux ouvrages de l’architecte et
enseignant vénitien Franco Mancuso : Venise
est une île (2015) et La Tâche de l’architecte
(2022). On annonce également une traduction très attendue, celle de l’ouvrage
de 1936 de Giuseppe Pagano et Daniel Guarniero, Architecture rurale italienne. GMJ
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