[ CE QUE LA GUERRE FAIT À L'ARCHITECTURE ] L'architecture en temps de guerre - Comment l'architecture peut sauver des vies

Rédigé par Philipp MEUSER
Publié le 26/06/2023

immeuble de cinq étages de la série I-464A (construction en briques) à Borodyanka, vul. Centralna 247a.

Dossier réalisé par Philipp MEUSER
Dossier publié dans le d'A n°309

La fonction de protection a toujours été une caractéristique de l’architecture. Celle-ci est également omniprésente dans les mégapoles du monde entier. Mais les types de danger ont changé, et la menace la plus importante vient aussi de l’homme, à la fois directement et indirectement. Aujourd’hui, en Europe, nous sommes à nouveau exposés à la terreur de la guerre. Cette menace a modifié nos espaces publics. Comment adapter notre architecture sans trop assujettir nos modes de vie ?  Propos recueillis et traduit de l’anglais par Élisabeth Essaïan

Depuis l’attaque du World Trade Center à New York le 11 septembre 2001, la question de « construire pour protéger » a pris une toute nouvelle signification. La « sécurité » est désormais presque toujours associée au terme « terrorisme ». En effet, le terrorisme déstabilise violemment les gens. En même temps, le terme lui-même n’est pas nouveau : il vient du verbe latin terrere, qui signifie « effrayer », « faire peur », « alarmer », tandis que le mot correspondant terror signifie « peur », « effroi ». Dans la vie quotidienne, la terreur a toujours été et est encore associée à des conditions anormales. Ceux qui perturbent l’ordre portaient autrefois des noms différents : « pirates », « hérétiques », « bandits », « guérilléros », etc. Aujourd’hui, la terreur fait partie intégrante de la vie moderne et est associée à des activités guerrières. La terreur est une guerre non déclarée contre la vie quotidienne, et son champ de bataille est la rue. Cette « guerre de tous les jours » a réussi à transformer une technologie civile en arme mortelle, comme on l’a vu lors de l’attaque du 11 septembre 2001, où deux avions sont instantanément devenus un symbole de terreur. 

Les attaques contre des personnalités importantes de la vie sociale existent depuis longtemps et ont toujours fait partie de l’histoire. Un chapitre du terrorisme a été ouvert le 24 décembre 1800, lorsque Napoléon Bonaparte, alors Premier consul de France, a échappé de justesse à un attentat à la bombe. Ses opposants politiques avaient guetté, dans une ruelle sombre de Paris, le passage de son carrosse qui se rendait à l’opéra. S’il est vrai que ce type de violence est considéré comme un risque inévitable pour les personnes exerçant certaines fonctions publiques, le terrorisme atteint aujourd’hui un autre niveau : il vise au hasard des anonymes dans des espaces publics. Que faire lorsqu’un camion léger chargé d’explosifs se dirige vers un immeuble de Bagdad, de Kaboul ou d’Islamabad, tuant des dizaines de personnes ? Le terrorisme ne (...) 

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