La colonne, l’haltérophile et l’étudiant en architecture - IMVT, Marseille 3e

Architecte : NP2F, Marion Bernard architectes, Point Supreme, Odile Seyler & Jacques Lucan Architectes
Rédigé par Richard SCOFFIER
Publié le 12/03/2024

Non, il ne s’agit pas d’un nouveau film de Peter Greenaway, mais d’un article sur deux projets importants livrés coup sur coup par l’agence NP2F. Le premier se dresse à Bordeaux dans le quartier Brazza et se présente comme une superposition de plateaux dédiés aux sports, soulevés par de puissants piliers. Tandis que le second se situe à la porte d’Aix à Marseille et reprend les mêmes principes que le premier, pour porter cette fois les plateaux pédagogiques d’une école d’architecture, tout en opérant une plongée dans l’histoire de la discipline…

 

Les perspectives de ces projets, quand ils n’existaient qu’à l’état de projets, nous présentaient des personnages, méticuleusement dessinés comme dans une bande dessinée, se livrant à des activités conventionnelles dans des espaces neutres et sans qualité. Comme si l’architecture ne devait proposer que des supports lisses permettant la transformation et la socialisation des êtres humains, notamment par le sport et par les études.

Une atmosphère que l’on retrouvera parfaitement restituée, une fois les bâtiments réalisés, par les photos de Maxime Delvaux qui soulignent le caractère plus graphique que plastique de ces deux édifices, en rendant les cieux lumineux de Bordeaux ou de Marseille aussi gris et ternes que ceux de Bruxelles. Des architectures qui renvoient aussi au réalisme des peintres américains de l’entre-deux-guerres. Notamment Ralston Crawford, Charles Demuth et Charles Sheeler, dont les paysages industriels, les autoroutes, les châteaux d’eau, les locomotives et les paquebots ont su capter les mécanismes d’un monde en mutation…


Symboliser

À Marseille, il s’agissait de ramener l’école de Luminy, une utopie postcoloniale construite en 1968 par René Egger en lisière du parc national des Calanques, dans un contexte urbain difficile : celui de l’ancien débouché de l’A7, l’autoroute connectant directement le centre-ville de Marseille au périphérique parisien. Une implantation située à proximité immédiate de la porte d’Aix dont l’arc de triomphe néoclassique érigé vers 1830, qui régnait sans partage depuis les années 1970 sur son rond-point, domine maintenant une vaste place plantée qui se poursuivra au nord par une forêt urbaine… L’Institut méditerranéen de la ville et des territoires vient donc terminer la pointe d’un îlot et s’ouvre sur la place Jules-Guesde rénovée, avant de monter à l’est le long du boulevard Charles-Nédelec vers la gare Saint-Charles.

Cette fois associés à Marion Bernard architectes, Point Supreme, Odile Seyler et Jacques Lucan, les NP2F ont su jouer avec la topographie qui descend du vaste plateau de la gare et des voies ferrées vers le port. Ils proposent ainsi des terrasses en cascades dessinant un grand passage en Y inversé qui détermine trois entrées : l’une vers la rue arrière, l’autre vers le boulevard et la principale sur la place. Comme s’il s’agissait de concevoir un forum mettant en relation différentes strates de la ville. Les trois volumes définis par cette faille bifide ne correspondent pas aux trois institutions qui composent l’IMVT mais à



Maître d’ouvrage : ministère de la Culture

Maîtres d’œuvre : NP2F architectes (mandataire), Marion Bernard architectes (Manon Gaillet et Sylvain Bérard), Point Supreme Architects, Odile Seyler & Jacques Lucan

BET : Atelier Roberta, paysage ; DVVD, structure ; ALTO Ingénierie, fluides ; VPEAS, économie ; PEUTZ acoustique ; 8’-18’’, éclairage ; Aménagement Voirie Réseaux, VRD

Programme : Institut méditerranéen de la ville et des territoires (École nationale supérieure d’architecture, Institut d’urbanisme et d’aménagement régional, École nationale supérieure de paysage)

Surface utile : 12 800 m2 (+ 8 500 m2 d’espaces extérieurs)

Coût : 26 millions d’euros

Calendrier : désignation après concours, juin 2018 ; début du chantier, mars 2021 ; livraison, août 2023


 <br/> Crédit photo : DELVAUX Maxime  <br/> Crédit photo : DELVAUX Maxime  <br/> Crédit photo : DELVAUX Maxime  <br/> Crédit photo : ESPINASSEAU Antoine

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