Fruit d’une enquête auprès du commanditaire et des utilisateurs pour appréhender leurs besoins et l’évolution potentielle d’un équipement, le programme devrait toujours être l’objet d’une interrogation rigoureuse sur le type de lieu à créer pour satisfaire des ambitions urbaines, architecturales, sociales, techniques et budgétaires. Les enjeux environnementaux requièrent une réflexion pragmatique afin d’imaginer des équipements sobres et inventifs en regard d’un site et de besoins particuliers. Le programme peut ainsi être un bon outil pour anticiper l’impact d’un projet de construction sans succomber au simplisme environnemental. On peut ainsi réduire d’emblée la taille d’un équipement ou améliorer sa compacité pour limiter les coûts et la matière. Partager des usages peut être un autre facteur de créativité pour réaliser des prototypes ou des additions bien pensées.
Quand un descriptif assez concis pourrait favoriser la précision, certains programmes peinent à dépasser l’addition de surfaces nées d’un organigramme complexe ou l’abondance de « coupés-collés » répétitifs d’une étude à l’autre.
Listing ou synthèse ?
« Les programmes ne peuvent se réduire à lister les attentes de la maîtrise d’ouvrage et le décompte des surfaces. S’ils rassemblent une somme d’informations sans effort de synthèse ou de réflexion, ils sont assez stupides », dit l’architecte Thomas Corbasson. Il y a quelques années, lui et Karine Chartier ont été consultés par les Autoroutes du Sud de la France (ASF) pour l’aménagement des équipements d’un tronçon : ponts, péages, aires de repos… Ceci imposait à leurs yeux une proposition globale, mais le programme décrivait sans arbitrage les attentes contradictoires des personnes responsables de ces différents éléments.
(...)
Les articles récents dans Questions pro