Atelier du Bauhaus à Dessau en 1925-1926 © Harvard Art Museums Busch-Reisinger Museum |
Une chronique de la série "Malentendus sur l'architecture et abus de langage de ses disciples" par Lorenzo DiezCe sont deux dynamiques différentes et pourtant, en
y regardant de plus près, leurs significations sont assez apparentées. Pour cette
quatrième chronique, nous rapprocherons la procédure de conception-réalisation et
la récente posture d’architecte-artisan. Une manière de poser la question du
rôle et de la place de l’architecte dans la fédération d’artisans et de
techniques qu’est le chantier. Un bon sujet pour clore le premier volet de cette
série. |
Elle n’aura échappé Ã
personne cette montée en puissance d’une véritable génération de jeunes diplômés
constructeurs. Non pas au sens traditionnel où ils construisent avec des
entreprises, dirigeant le chantier, mais bien où ils se font maçon, charpentier
ou tout autre métier du bâtiment. Au début, ils s’appelaient
« collectif », presque abusivement et étaient impatients d’en
découdre avec le chantier – il s’agissait probablement de se désintoxiquer
du tout numérique et de vérifier leurs hypothèses en profitant des « Grands
Ateliers » ou d’autres plateformes d’expérimentation « Échelle 1 »
des écoles. Accompagnant ce mouvement, j’avais même créé, lorsque j’étais
directeur d’école d’architecture, l’« Atelier national des collectifs d’architecture »
afin d’aider à sa professionnalisation. Aujourd’hui, on entend moins parler
de « collectif » et tout laisse croire qu’ils sont devenus
architecte-artisan. Un terme plus explicite et plus juste.
L’aspiration à un continuum entre la conception et la réalisation d’une œuvre n’est pas nouvelle. Elle anime tous praticiens réflexifs, comme l’indique le pédagogue Donald Schön. Toutefois, en architecture, la situation est particulière et, à nouveau, les malentendus s’insinuent si l’on ne prend pas la peine d’explorer le sens des mots. Il ne s’agit pas de remettre en cause la posture de l’architecte-artisan mais bien de comprendre le sens de cette récente évolution pour en mesurer les (...)
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