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Article paru dans le d'A n°262 Au commencement de l’histoire de l’agence
Richter Architectes et Associés :
une carte de France imaginaire où le Rhin est un centre et non plus une
frontière, le cœur d’un territoire entre Vosges et Forêt-Noire… |
Il faut dire que Pascale et Jan Richter, de
père est-allemand et de mère française, ont grandi en Allemagne où ils ont aimé
pratiquer ces rudes bâtiments de béton brut aux plans simples, efficaces, et
aux menuiseries si précises. Une expérience déterminante de la construction et
des atmosphères. Passées leurs jeunes années, ils franchissent le Rhin, étudient
l’architecture à Strasbourg et fondent leur agence en 1999. « C’est comme
si on continuait une forme d’enfance… », s’amuse Pascale Richter. Une troisième
associée les rejoint en 2007, Anne-Laure Better. Cette Alsacienne qui partage
ce même goût du « bien faire » est une ancienne étudiante de Pascale
à l’ENSA de Strasbourg. Tous trois sont certes diplômés de cette même école
mais ils ont construit leurs références au gré d’allers-retours et de voyages
dans d’autres villes. À Paris, en suivant parallèlement à leurs études la
pédagogie du groupe UNO diffusée par Henri Ciriani à l’ENSA de Belleville pour
le frère et la sœur. Pascale suit ensuite l’enseignement de Carlos Reverdito à Montevideo,
en Uruguay, et Anne-Laure part à Los Angeles.
Dans cette dynamique d’évolution et d’élargissement
motivée par une forte conscience de la nécessité de déplacement du regard, ils développent
leur intérêt pour les questions sociales. C’est aussi
à Strasbourg que, pendant leurs études, Pascale et Jan Richter travaillent pour
le paysagiste Alfred Peter, et dans une pépinière spécialisée en plantes
vivaces en Allemagne. Très tôt, ils s’interrogent sur les manières si
différentes d’aborder la nature en France et outre-Rhin. « En Allemagne,
on considère la nature pour ce qu’elle est, on assume ses variations, ses
débordements. En France, en revanche, on a du mal à laisser faire, à laisser
pousser, on cherche à dessiner la nature et on met sans doute les choses trop à
distance », expliquent les architectes. Fondamentale pour comprendre leur
approche du vivant, cette vision attentive aux conditions de l’appropriation et
de la liberté constitue une culture commune aux trois associés. Elle nourrit
constamment leur réflexion sur l’architecture, leur approche des relations
spatiales et des continuités, et leur façon toujours très directe de poser les
bâtiments sur un territoire : comme des structures ouvertes sur la ville,
comme des arrière-plans, des bruits de fond.
Dans leur projet d’écoquartier Danube en
cours d’achèvement, à Strasbourg, ils sont parvenus à orienter la cour d’une
école sur un grand jardin public afin qu’en dehors des plages scolaires la cour
fonctionne dans le prolongement de l’espace urbain. Cette volonté de toujours
associer les espaces deux à deux, de « travailler les lieux devant les
lieux », d’intégrer des respirations dans les circulations, de faire
fonctionner des espaces intérieurs avec des vides plantés ou de construire des
prolongements pour le regard est une attitude récurrente de leur méthodologie
de projet. Chacun témoigne de la même énergie pour que l’œil habite l’espace,
que la perception soit toujours en éveil et que s’invente continuellement un
plan derrière un plan, une séquence après une autre. Cette exigence tient à
leur grande expérience des EHPAD (établissement
d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Pascale Richter a appris que, « pour
une personne âgée, il est fondamental de savoir où elle est, de comprendre ce
qui va lui arriver sans pour autant tout discerner,
ni avoir complètement quitté le monde qui est derrière elle ».
Structures d’urbanité
Cette pratique
et cette compréhension des bâtiments médicaux-sociaux, des constructions
souvent très épaisses, conduisent les architectes à travailler les profondeurs,
les diagonales, à étirer les plans et à inventer des dispositifs de mobilité
inédits. Il s’agit toujours de démultiplier le sentiment d’espace, de lieu,
pour des personnes amenées à demeurer là. Cette attention est particulièrement
sensible dans le premier bâtiment significatif que l’agence a livré, en
2010 : la maison d’accueil spécialisée de Lure (Haute-Saône), un édifice
dédié aux personnes cérébro-lésées, qui
ne sont connectées au monde que par les yeux. Face à cette situation limite et
si intime, l’équipe s’est demandé comment l’architecture
pouvait devenir partie prenante du protocole de soins. Chaque déplacement du
regard a ainsi été conçu pour être vécu comme une promenade mentale, chaque
sous-face comme un paysage ou un ciel.
Aborder ainsi l’architecture – de
manière si fondamentale, voire métaphysique – comme une façon d’accompagner
l’individu à trouver sa place dans le monde conduit les architectes à implanter
des formes fortes1, comme a pu les évoquer le critique Martin
Steinmann, convaincu qu’il existe une expérience immédiate des choses à travers
l’architecture. Chez Richter Architectes
et Associés, ces figures de stabilité renvoient à des organisations
classiques – plans carrés, symétriques, plans en U, plans à
patio – abordées de manière toujours indissociées des questions de l’usage,
des pratiques, du mouvement. L’apport et la situation de ces « formes
fortes » dans la ville sont d’autant plus importants qu’elles s’inscrivent
le plus souvent dans des contextes urbains décousus et confus, comme en
périphérie de Strasbourg. Ainsi les projets de l’agence agissent-ils comme des
structures d’urbanité, des nouveaux points de départ dans des quartiers qui
peuvent ainsi être réactivés par l’architecture.
Cette attitude est très lisible à Lingolsheim,
où les architectes ont juxtaposé une série de programmes dédiés au sport, à l’enfance,
aux personnes âgées, dans un bâtiment unique situé en fond de ZAC. Par son
ouverture tout à fait inattendue dans un contexte de petits collectifs isolés
sans interfaces avec la ville, ce complexe linéaire fabrique une nouvelle
centralité, et les conditions d’une nouvelle rue, d’autres pratiques urbaines.
« D’une certaine manière, notre architecture cherche toujours à entrer en
conversation avec ce qui l’entoure et à mettre ensemble. »
Stammtisch
Cette double approche – entre cadre
fixe, ordonnateur, et accueil de la vie – repose sur une attention égale
portée à la valeur constructive et à celle des usagers – intégrés au
processus même de projet. Les trois associés partagent ce goût commun pour la qualité
bâtie. Un objectif qui est selon eux moins difficile à atteindre à Strasbourg,
où les missions d’exécution sont confiées aux architectes. Ainsi et pour chaque
projet, ils réalisent des prototypes de façades qui leur permettent de
questionner tous les détails et de valider tous les matériaux avec les
entreprises. S’il est abordé avec une certaine obsession, le détail ne revêt
cependant jamais de fin démonstrative. Au contraire, il existe pour intégrer
les assemblages et les dispositifs techniques, faire tourner les angles, faire
oublier la complexité : pour servir la lecture des espaces.
Suivant une même volonté de mettre les idées
à l’épreuve du réel, de les tester et de les confronter, l’agence associe très
en amont les utilisateurs à la conception des espaces en les canalisant autour
d’un nuancier référence : une photo, un tableau, un montage qui concentre
les ambiances et textures du projet. Cette culture de l’écoute que l’équipe a
développée à force de travail sur des programmes médicosociaux tient aussi de
sa vision de la place de l’architecte, nécessairement élargie hors de l’agence
et au-delà des bâtiments : dans la vie publique. En ce sens, le rôle d’enseignants
engagés qu’ils tiennent tous trois à l’ENSAS et l’INSA pour Anne-Laure et Yan,
et à l’ENSA de Paris Belleville pour Pascale constitue un champ d’exploration
essentiel.
Il est un autre mode d’action que les
architectes se plaisent à déclencher à partir de réflexions citoyennes et à la
manière des Stammtische – un terme allemand qui désigne une tablée
autour de laquelle se réunissent des gens pour discuter. Cette habileté à
capter et à fédérer a d’ailleurs donné naissance au groupe de travail « Wasistdas », où Pascale Richter
et six autres acteurs non architectes se regroupent toutes les semaines depuis
huit ans autour de problématiques urbaines, notamment strasbourgeoises. Et c’est
avec cette même liberté d’organisation et de parole que Pascale a cofondé à
Strasbourg les Journées de l’architecture en 2000. Cet événement – aujourd’hui
institutionnalisé tant il a pris de l’ampleur – a été déterminant pour la
construction d’une vision transfrontalière du territoire. Ne perdant jamais le
fil de cette précieuse situation d’ouverture, l’agence cultive avec
détermination les possibilités d’échanges avec l’Allemagne, où elle vient de
remporter son premier concours : un projet urbain à l’entrée de la ville
de Baden-Baden, où Pascale Richter a été longtemps architecte-conseil. Moment
tout à fait décisif pour le développement du bureau, ce concours gagné corrobore
le montage de leur seconde agence à Paris, où l’équipe cherche aujourd’hui à
inventer de nouvelles formes de regroupements avec d’autres confrères.
Groupe scolaire Simone-Veil, gymnase
Colette-Besson, ZAC des Tanneries, Lingolsheim (67)
À la périphérie de
Strasbourg, dans un contexte de production urbaine très hétéroclite, le projet
prend place en fond de ZAC sur une parcelle très étirée et bordée par une voie
ferrée. « Le principal défi a consisté à résoudre ce paradoxe entre cette
situation en frange et la volonté affirmée du maître
d’ouvrage d’y créer le cœur du quartier », expliquent les architectes qui
ont pris le parti d’offrir un vide le long de la grande façade pour créer une
connexion avec l’espace public de la ZAC. Ils font ainsi de cette situation de
décentrement une invitation à la profondeur : cadrer les vues sur le
passage des trains en arrière-plan et fabriquer un front bâti monolithique mais
poreux. Ce front est révélé par la matérialité unitaire du bâtiment composé de
prémurs de béton. Le projet s’inscrit dans une opération plus grande,
comprenant également un institut médico-éducatif
(accueillant des enfants et adolescents
handicapés atteints de déficience intellectuelle) et une
résidence pour séniors, réalisés par les architectes Aubry Lieutier, associés à
la conception du plan d’ensemble. L’IME est situé entre le groupe scolaire et
le gymnase.
Profitant de cette linéarité, l’agence
développe un travail sur le séquençage et la définition des vides. Trois
typologies d’espace sont ainsi proposées : le vide majeur du square en
vis-à-vis qui, par effet d’aspiration, rapproche le bâtiment du mail central du
quartier ; le vide effilé de la promenade qui le prolonge et distribue les
entrées des équipements ; et enfin les vides des cours et des patios
plantés venant chercher la promenade. Ceux-ci créent des porosités vers les
voies de chemins de fer qui de manière inattendue fabriquent un nouvel environnement,
un arrière-plan à la fois ouvert et contenu dans les cadrages du bâtiment.
Ainsi, le groupe scolaire est organisé en U autour d’une cour et le préau
se prolonge sous le bâtiment pour rejoindre la promenade urbaine. En relation
entre elles et en rapport avec la cour, la végétation et le ciel, les salles de
maternelle sont installées au rez-de-chaussée. Ouvert sur le square et la rue,
le gymnase a été abordé comme un lieu d’intensité urbaine, offrant aux
promeneurs le spectacle des activités sportives et aux usagers un équipement
caractérisé par ses différentes couches de transparence depuis la rue jusqu’au
chemin de fer.
Maître d’ouvrage :
Ville de Lingolsheim
Maître d’œuvre : Richter
architectes et associés, mandataire ; Aubry Lieutier, architectes associés
phase concours
BAT structure : SIB
études
Paysagiste : Bruno
Kubler
Missions : base + exe
+ signalétique
Surface utile :
groupe scolaire 3 080 m2, gymnase 2 050 m2
Coût : groupe
scolaire, 6,49 millions d’euros HT ; gymnase, 4,32 millions
d’euros HT
Calendrier :
concours, avril 2014 ; livraison, 2017
Projet
urbain, Baden-Baden, Allemagne
Ce premier concours remporté en
Allemagne par l’agence sur le site de Aumattstraße à l’entrée de Baden-Baden
engage une réflexion urbaine et paysagère élargie sur le développement de cette
ville thermale au cœur de la Forêt-Noire. La ville souhaite aujourd’hui d’une
part se diversifier et développer notamment des services à haut niveau
technologique, et d’autre part aménager une coulée verte traversant Baden-Baden
d’ouest en est contenant le parc du centre historique. « Le site retenu
offre une rare opportunité : incontournable car accolé à l’axe principal
de Baden-Baden, il est à l’articulation entre la pré-ville à l’ouest et le
centre-ville à l’est, et entre une structure urbaine ordonnée au nord et une
structure quasi villageoise et organique au sud. Nous cherchons à travailler
dans l’épaisseur, à prolonger ce tissu pavillonnaire tout en y intégrant des
programmes tertiaires et à dégager le paysage autour de la rivière pour faire
respirer la ville. » Ainsi, l’opération est scindée en quatre parties :
une partie principale au sud, dévolue aux activités de services, devrait être
réalisée à court terme ; une partie centrale, le long du ruisseau Oos,
interdite de construction ; et deux parties au nord du ruisseau, pour une
future transformation urbaine et programmatique. L’épannelage des bâtiments,
alternant volumes hauts et bas, permet de développer des points de vue contrastés
entre rue et nature, et de valoriser l’ampleur du paysage arboré.
Maître d’ouvrage projet urbain :
Ville de Baden-Baden
Maître d’ouvrage bâtiments : Martin Dietrich
Architectes : Richter Architectes
et Associés
Paysagistes : agence Ter
Karlsruhe
Ingénieur transports : Raimund
Wiotte
Programme mixte à dominante
bureaux, parc urbain
Superficie SDP : 13 000 m2
Coût : 23 millions d’euros HT
(bâtiments)
Calendrier : lauréat, janvier 2018 ;
livraison 2021
Centre
de soins pour enfants et adultes, ZAC Hauts de Queuleu, Metz (57)
« Offrir une plus grande
ouverture tout en préservant l’intimité, faire écho au paysage ou à la ville
tout en soignant l’individu, assurer la pérennité de l’ouvrage et lui permettre
de s’adapter à de nouvelles fonctions et usages, chaque projet architectural
tente de résoudre d’apparentes oppositions. » La conception d’une
structure destinée aux soins psychiatriques donne à ces enjeux une importance
singulière. Pour la conception de ce centre de soin à Metz Queuleu, l’agence a
développé un bâtiment unitaire en béton, organisé autour de patios et ancré
dans la pente du terrain. Cet équipement est caractérisé par un travail d’enveloppe
très singulier réalisé. L’artiste Grégoire Hespel a travaillé à même le
matériau béton en le désactivant très localement. À l’échelle du lieu, son
intervention produit des variations de surfaces jouant avec cette situation
mêlant échappées visuelles directes vers le paysage boisé et séparation strictes
entre les services des enfants et des adultes. Tout en se protégeant de la vue
directe du voisinage pour garantir la confidentialité du soin, les espaces
intérieurs s’ouvrent en effet généreusement sur l’extérieur par le biais de
façades vitrées et évolutives. Les aménagements intérieurs – cloisonnement,
plafonds, mobilier –, quant à eux réalisés en panneaux de bois,
permettront la modularité du plan en fonction des changements d’usages.
Maître d’ouvrage : centre
hospitalier de Jury
Maître d’œuvre : Richter
architectes et associés, mandataire
BET structure : CTE
Mulhouse
Artiste : Grégoire
Hespel
Missions : base + exe
+ signalétique + mobilier
SDP : 2 200 m2
Coût :
5,4 millions d’euros
Livraison : 2018
Établissement d’hébergement
pour personnes âgées dépendantes, « Les Collines de la Seine »,
Saint-Aubin-lès-Elbeuf (76)
À la limite d’une ZAC et d’une zone
industrielle et à proximité d’un hôpital, le projet prend place sur un terrain
pentu offrant de belles vues lointaines sur le grand paysage en contraste avec
les vues proches qui donnent sur un ensemble urbain hétérogène. En partie haute
au sud, le site s’ouvre sur les champs. En aval, une grande
courbure embrasse le paysage lointain, l’horizon et la ville. En amont, les
unités d’hébergement fabriquent une intériorité à l’échelle plus domestique,
ancrée dans un verger de pommiers et de poiriers.
L’EHPAD
épouse la topographie et profite de la pente pour superposer les fonctions du
programme, et leur offrir des prolongations extérieures contrastées et adaptées
aux besoins des résidents, du personnel et des visiteurs. Le rez-de-chaussée
prolonge le parvis relié à la ville et au centre hospitalier voisin. Le rez-de-jardin,
quant à lui, entre de plain-pied avec le verger au sud, dédié à la promenade,
au jardinage, au jeu, à la contemplation. À l’étage, les unités de vie
disposent de grandes terrasses. Animé d’une fresque de l’artiste Nathalie
Siegfried, le hall se développe sur trois niveaux, accueille un grand escalier
qui relie le parvis au jardin et se retourne vers le grand paysage. Les
parcours intérieurs sont conçus comme des promenades, éclairées naturellement
et rythmées par des vues contrastées.
Maître d’ouvrage :
centre hospitalier intercommunal d’Elbeuf-Louviers/Val-de-Reuil
Maître d’œuvre :
Richter Architectes et Associés, mandataire ; LEM+ architecte, associé
suivi de chantier
BET structure : CTE
Mulhouse
Missions : base + exe
partiel
Coût :
9,4 millions d’euros HT
Livraison : 2017
EHPAD « Résidence de l’Alumnat » et
aménagements extérieurs, Scherwiller (67)
« Dans son Éloge de la vieillesse, c’est non sans une certaine jubilation qu’Hermann
Hesse décrit le passage de la vie active à une vie plus contemplative. Nous
avons conçu la résidence de l’Alumnat en nous appuyant sur l’idée qu’en effet,
cette disposition à la méditation, à l’égarement de l’esprit, au repos, à la
convivialité feutrée, est aussi porteuse de bonheur. La mairie de Scherwiller,
avec le soutien de la gériatre Elisabeth Kruczek, a partagé cette
conviction. » C’est donc au plus près du cœur du village qu’a été implantée
la résidence. Organisé en U, le projet permet un découpage des volumes à l’échelle
du tissu voisin tout en proposant une façade d’entrée institutionnelle sur le
parvis partagé avec l’église et l’école. Le plan intègre un espace paysager
autour duquel s’organise la vie de la maison de retraite : jardin
protecteur et rassurant où les volumes des chambres forment des façades de
maisonnettes ; jardin animé par la terrasse de la salle à manger, le
potager, les arbres fruitiers, la serre, la fenêtre de la chapelle ;
jardin ouvert, offrant une vue cadrée sur le paysage lointain et sur la
chapelle Saint-Wolfgang. À l’intérieur, les espaces sont organisés comme une
structure « villageoise » : depuis une place centrale (le hall),
les circulations sont imaginées comme des promenades offrant de multiples
cadrages sur le paysage et la vie alentour, et de nombreux espaces propices à
la contemplation, au repos, à l’échange.
Maître d’ouvrage : commune
de Scherwiller
Assistance à maîtrise d’ouvrage :
CAUE / Domial
Fauteuils et bridges : Fred
Rieffel, designer
Missions : base + exe +
signalétique + mobilier
Surface : 3 600 m2,
46 lits
Coût : 5,6 millions d’euros HT
Livraison : 2011
Prix : lauréat 2012 au Palmarès
grand public archicontemporaine, catégorie santé et social ; mention 2016 au
Palmarès de l’architecture et de l’aménagement en Alsace, catégorie logements
Restructuration et extension du
Siège du syndicat des eaux et de l’assainissement Alsace-Moselle, Schiltigheim (67)
L’objectif
était « d’absorber » un bâtiment existant des années 1970 en augmentant
sensiblement sa surface afin de réaliser un outil de travail confortable,
fonctionnel et évolutif, dont les performances devaient être certifiées. Pour cette
restructuration du siège du SDEA située au nord de Strasbourg, les architectes
se sont appuyés sur le plan carré d’origine qu’ils ont étendu par homothétie
pour loger le nouveau programme comprenant principalement le réaménagement du
site, un centre administratif, un laboratoire d’analyse des eaux (qui constitue
une aile à part) et des locaux pour les techniciens. Implanté au cœur d’une
zone artisanale et commerciale en pleine évolution et sans ordre apparent,
ponctuée de bâtiments aux échelles et façades hétéroclites, l’équipe a cherché
à souligner le caractère institutionnel et pérenne de l’établissement, et à
traduire par la construction et le traitement de ses abords l’attachement du
SDEA à l’environnement et à la précision scientifique.
La
réorganisation de la parcelle, quoique plus dense, a permis de développer tout
autour du terrain – avec le botaniste Philippe Obliger – un écrin
végétal composé de haies mixtes, de vergers et de prairies fleuries, propices
au développement de la biodiversité, et de libérer totalement le périmètre du
bâtiment tertiaire pour y créer un parvis et des jardins. Trois patios ainsi qu’un
bassin planté d’hélophytes complètent ce dispositif paysager qui redéfinit en
profondeur les transitions depuis l’espace public, l’ancrage au sol du siège et
l’environnement immédiat des bureaux.
Les espaces intérieurs
sont, quant à eux, organisés depuis l’entrée à l’angle sud-est. Le hall s’étire
jusqu’au cœur du bâtiment, entre deux patios, comme un volume en triple hauteur
dont l’escalier mène à la salle des commissions permanentes.
Le plan carré
apporte au SDEA toutes les liaisons fonctionnelles nécessaires aux nombreux
services et permettra de les faire évoluer. Le cloisonnement est modulaire, la
trame alternant petites et grandes travées pour offrir une plus grande variété
de surfaces. En façade, le calepinage précis des feuilles de zinc de couleur
sombre et changeante interagit avec la végétation qui l’entoure.
Maîtrise d’ouvrage : SDEA
Alsace-Moselle – Strasbourg
Structure charpente métallique :
BWG
Botaniste : Philippe Obliger
Missions : base + exe +
signalétique + mobilier
Shon : 8 344 m2
Coût : 12,25 millions d’euros
HT
Calendrier : livraison de la
première phase (extension) : janvier 2015 ; livraison de la
seconde phase (réhabilitation) : juin 2016
1. Forme Forte : Écrits/Schriften 1972-2002, de Martin
Steinmann, Princeton Architectural Press, 2003.
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