La production architecturale des cent dernières années est très vulnérable, concernée en premier par les mises aux normes qui l'altèrent, voire par les assainissements urbains contemporains de type Anru qui ne jurent que par sa démolition. Les exemples d'atteintes à cette architecture sont quotidiens. Mais on ne la protégera pas avec les mêmes arguments. Pléthoriques et souvent habitées, les constructions du XXe siècle ne peuvent toutes devenir des musées d'elles-mêmes. « Il faut souvent un architecte pour détruire l'oeuvre d'un autre architecte.*» Plus que tout autre, le patrimoine du XXe siècle se trouve entre les mains des maîtres d'oeuvre – qui doivent inventer des moyens de le préserver et de le transformer – et des pouvoirs publics et institutions universitaires, seuls capables de construire la connaissance sur cette production bâtie, si abondante qu'elle est un contexte avant même d'être un patrimoine.

* Séminaire « Les enjeux du patrimoine architectural du XXe siècle », samedi 15 décembre 2012. Les vidéos du séminaire peuvent être vues sur www.dailymotion.com/academie_architecture

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