La stratégie opposée, c’est le principe du « camouflage d’éblouissement », celle du zèbre ou du guépard. L’idée du dazzle apparaît dans une épiphanie à Norman Wilkinson, célèbre peintre de marines anglais. Officier de la Navy, il est engagé pour conduire des tests sur son invention au sous-sol de l’Académie des beaux-arts à Londres dans le plus grand secret. Soutenu par l’armée, il s’entoure de jeunes étudiantes en art et d’hommes démobilisés ou trop âgés pour faire la guerre. Intime des reflets changeants de l’eau, il convoque les motifs discontinus et les perspectives inversées pour que les sous-mariniers ennemis ratent une cible dont la trajectoire et la vitesse deviennent difficiles à évaluer. La conception des formes, bien que classées par fiches colorées, échappe à des catégories nettes car chaque façade de bateau se doit d’être unique, pour empêcher l’instruction des équipages sur la répétition d’un motif. Pour lancer une torpille, un sous-marin doit s’aligner en submersion sur sa cible, périscope rentré. Le tir est donc prédictif, sans compter la mauvaise visibilité et le manque de stabilité du submersible au moment de l’évaluation des coordonnées. Une erreur de 8 degrés suffit à rater sa cible.
Les trompe-l’œil de Wilkinson se dessinent sur les façades des bâtiments qui se découpent sur fond d’azur, au-dessus de la ligne d’horizon, à ras de l’eau. Il n’est donc pas nécessaire (...)
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