Franck Gehry finger attitude |
En miroir des édifices et architectes qu’il distingue, ce palmarès des « Vingt architectures qui ont marqué les vingt premières années du XXIe siècle » frappe par le peu de place qu’il accorde aux bâtiments extravagants qui ont surgi de terre en France au cours de cette période. Quid par exemple de la gare de tramway de Strasbourg, du ministère de la Culture à Paris, du Pavillon noir d’Aix-en-Provence, des Champs libres à Rennes, du Centre Pompidou-Metz, du Cube orange de Lyon, de la Fondation Louis-Vuitton, de la Canopée des Halles et de la Philharmonie à Paris, ou de la Méca de Bordeaux ? Vastes, innovants, coûteux, tous ces édifices ont été à un moment ou un autre largement médiatisés, discutés, admirés ou détestés ; ils semblent aujourd’hui peu ou prou oubliés. Leur étoile a manifestement pâli comme celle de leurs concepteurs. Quid de Zaha Hadid, de Rudy Ricciotti, de Christian de Portzamparc, de Shigeru Ban, de Frank Gehry, de Bjarke Ingels et de Jean Nouvel, etc.? Qu’est-il donc arrivé à la starchitecture et aux starchitectes qui, après avoir fait tant rêver, le font beaucoup moins? Que l’on s’en réjouisse ou pas, la présente sélection de vingt édifices remarqués et remarquables témoigne peut-être implicitement d’un changement de valeurs à l’aune desquelles se jugera de plus en plus l’architecture contemporaine. |
Grandeur et décadence
Au début des années 2000, en France comme ailleurs, les starchitectes sont promis à un bel avenir. Ils sont particulièrement à leur aise dans la mondialisation néolibérale qui concentre les richesses et le capital symbolique dans quelques métropoles. Ils sont à l’avant-garde de la « classe créative » qui, selon Richard Florida, est vouée à connaître un inexorable essor dans les sociétés postindustrielles. Au sein de l’Union européenne, depuis 1993, les architectes ont pris l’habitude de concourir dans le cadre de la libre circulation des personnes, biens, services et capitaux. Dix ans plus tard, ils sont quelques-uns à se lancer à l’assaut des marchés émergents et s’efforcent notamment de prendre pied en Chine. La réussite se mesure alors à l’aune du chiffre d’affaires, du nombre de collaborateurs qui se comptent en dizaines voire en centaines, et d’une communication d’entreprise de plus en plus sophistiquée. Comme dans tous les autres secteurs d’activité, les classements se multiplient dans la presse et sur Internet pour étalonner cette scène architecturale globalisée qui, en dépit de son fonctionnement corporate, continue d’être incarnée par des personnalités censément non conformistes. (...)
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