Située dans un petit hameau sur les hauteurs de Chenac-Saint-Seurin-d’Uzet et surplombant l’estuaire de la Gironde, une ancienne ferme est transformée en habitation. Originellement organisée autour d’une cour commune dans le but de répondre aux besoins de l’agriculture et de l’élevage, la ferme existante s’orientait perpendiculairement à la vue sur l’Estuaire. Le premier geste a alors été de proposer une extension largement ouverte sur l’Estuaire. La nouvelle construction accueille la pièce principale collective pour la famille - cuisine, salon, salle à manger et poêle à bois – qui permet de relier l’existant et donner accès à une grande terrasse couverte. La bâtisse existante se composait de deux volumes continus de hauteurs différentes. Le second geste consista à supprimer la toiture qui reliait les deux volumes, créant ainsi une pièce à ciel ouvert. Ce nouvel espace extérieur, directement relié à la terrasse de l’extension, protégé du vent et du soleil direct en été, apporte au projet une diversité d’usages et d’atmosphères des espaces extérieurs. Pour créer des ouvertures nouvelles dans les murs en moellons existant, des cadres en béton bruts de décoffrage sont coulés sur place, venant chercher des vues spécifiques ci et là. Ils participent également à renforcer la stabilité générale des murs fragilisés par des périodes d’abandon passées. L’extension quant à elle développe son caractère matériel par la juxtaposition de trois éléments : une façade en bois largement fermée côté rue ; un portique en béton brut constitué de trois poteaux et une poutre ; et une colonnade monumentale composée de cinq colonnes circulaires en béton poli, sur laquelle vient s’accrocher la charpente en bois qui définit la volumétrie générale. Le projet initie crée un nouveau dialogue entre l’ancien et le nouveau, générant des collages visuels et spatiaux de matériaux bruts, de volumes, de toitures et de géométries. De multiples ouvertures permettent aux espaces extérieurs et intérieurs de s’entrelacer à travers une variété de parcours à utiliser au quotidien. En hiver, le poêle à bois brûle tranquillement et l’on peut se détendre en observant les reflets sur l’eau au loin. En été, toutes les fenêtres sont ouvertes, l’air frais ainsi que les membres de la famille circulent tranquillement, se déplaçant entre les vieilles pierres et les nouveaux éléments, entre l’abri et le paysage.