Vue de l'exposition |
« Venise a constitué pour moi une expérience marquante. Elle a rendu explicite mon refus de la cohérence compacte et programmée : il n’est pas nécessaire que théorie et pratique coïncident, que la personnalité soit homogène et unitaire ; plus on cherche et on expérimente, plus surgissent des diversités, des contradictions, des négations et des obstacles » Carlo Aymonino, Intervista, in Claudia Conforti, Carlo Aymonino. L’architettura non é un mito, Officina Edizioni, Roma, 1980.
Cette citation pourrait à elle seule expliquer le sous-titre (fedeltà al tradimento [fidélité à la trahison]) de l’exposition que la Triennale de Milan a consacré cet été (du 14 mai au 22 août 2021) à Carlo Aymonino (1926-2010). Abritée dans les espaces lumineux de la grande galerie supérieure du Palazzo dell’Arte conçu par Giovanni Muzio en 1933, cette première rétrospective célébrait l’architecte romain, personnalité marquante de l’histoire de l’architecture (et de la culture) italienne de l’après-guerre. |
Surtout connu dans le milieu architectural français pour le complexe résidentiel Monte Amiata dans le quartier Gallaratese de Milan (réalisé entre 1967 et 1972 et dont l’une des barres fut conçue par Aldo Rossi), Aymonino incarne toutes les contradictions et la complexité d’une figure archétypale d’architecte-intellectuel. Communiste jusqu’à ces derniers jours, il était le neveu de Marcello Piacentini (1881-1960), architecte le plus emblématique du régime fasciste. Le parcours de visite s’ouvre avec le croquis d’un projet urbain offert en cadeau à Aymonino par son oncle et s’achève avec la reproduction de sa plaque funéraire, où nous pouvons lire « Carlo Aymonino, architetto e comunista ». (...)
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